Une étude conduite par la Human Mortality Database revient sur la plus faible espérance de vie des hommes par rapport atux femmes. En France, par exemple, elle est aujourd'hui de 85,1 ans pour les femmes et 78,2 ans pour les hommes. Sous la direction de Hiram Beltrán-Sánchez (université de Californie à Los Angeles, cf. photo), l'équipe de chercheurs montre, en étudiant les naissances de 1800 à 1935 de treize pays développés, que cette différence est liée au groupe d'âge des 50-70 ans et qu'elle s'est notablement accrue à la fin du XIXe siècle. Au détour des années 1880, le taux de surmortalité des hommes dépasse ainsi de 10 % celui des femmes pour les 50-70 ans, de 50 % entre 1880 et 1900, et au-dessus de 100 % au début du XXe siècle.
L'étude montre que les maladies cardio-vasculaires sont clairement associées à cet excès de mortalité pour les hommes nés après 1900. Pour les cohortes nées entre 1900 et 1935, la consommation de tabac explique 30 % de la surmotalité pour les hommes de 50 à 70 ans. Ce serait donc l'arrivée de la consommation de masse de tabac, réservée aux hommes, qui serait à l'origine du fort différentiel d'espérance de vie. En second lieu, l'accès à une alimentation plus riche a certainement contribué à renforcer une plus grande fragilité cardiovasculaire des hommes. En excluant le tabac, ces maladies, dont les infarctus et les accidents vasculaires cérébraux (AVC), expliqueraient 40 % de la différence croissante entre hommes et femmes.
Enfin, la diminution de la mortalité due aux maladies infectieuses au cours du XIXe a été plus soutenue chez les femmes, de l'ordre de 70 % plus forte ue pour les hommes après 1880. Premières causes de mortalité jusqu'alors, elles masquaient l'effet des autres maladies pensent les chercheurs.
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