À partir des données de l’état civil, l’Insee a dressé un état des lieux de la mortalité dans la région entre mars et mai 2020.
L’échelle des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), c’est-à-dire communautés de communes, d’agglomération, urbaines ou encore métropoles, a été celle dont s’est servi l’Insee pour calculer la mortalité en Hauts-de-France ainsi que son évolution par rapport à la mortalité moyenne 2018-2019 à la même période. Le nombre de décès recensés tient compte de l’ensemble des décès survenus entre le 2 mars et le 10 mai quelle qu’en soit la cause. L’état civil ne prend pas en compte les décès cause par cause, ce qui est compilé par le CepiDc (Inserm).
La cinquième région à plus forte mortalité
Ce sont 17 % de décès supplémentaires qui ont été enregistrés en 2020 par rapport à 2018-2019. Les Hauts-de-France sont ainsi la cinquième région à plus forte surmortalité derrière Bourgogne-Franche-Comté (+18 %), Mayotte (+38 %), Grand-Est (+42 %) et Île-de-France (+75 %).
Au niveau des EPCI, la situation est cependant très hétérogène. Les EPCI de l’ex-Picardie ont été les plus concernées par la hausse de la mortalité du printemps 2020, principalement l’Aisne et l’Oise.
La plus haute augmentation régionale de la mortalité se situe dans la communauté du Pays de la Serre (+ 143 %), dans le nord du département de l’Aisne, au sud de la Thiérache et de l’Avesnois, où les décès survenus en maisons de retraite ont été multiplié par 15.
Le sud de l'Oise particulièrement touché
Les EPCI du sud de l’Oise ont enregistré de fortes hausses de mortalité, là-même où les premiers clusters sont apparus en France. On citera les communautés de communes des Lisières de l’Oise et du Pays de Valois où l’on compte deux fois plus de décès qu’en 2018-2019 (resp. + 138 %, + 103 %) avec les communes de Crépy-en-Valois, Vaumoise et Lagny-le-sec. Dans une moindre mesure, la mortalité a aussi augmenté dans la communauté d'agglomération voisine de Creil Sud Oise (+ 88 %). Enfin, deux EPCI de la Somme ont connu des taux de mortalité élevés, bien que de moindre ampleur : la communauté de communes Nièvre-Somme (+ 79 %) et Territoire Nord-Picardie (+65 %).
En revanche, dans quelques EPCI de la région, la mortalité a été moindre qu'en 2018-2019 à la même période. Ils se situent principalement au nord-est en Sambre-Avesnois-Thiérache (communautés de communes du pays de Mormal, Maubeuge Val de Sambre, Nord-Avesnois, Pays des Trois-Rivières) dans l'arrière-pays du littoral (communautés de communes de Desvres-Amer, Pays d'Opale, pays de Lumbres et Haut-Pays de Montreuillois) ainsi que dans une large zone dont Arras serait l’épicentre (dans la Somme, communautés de communes du Pays du Coquelicot, de la Haute-Somme, dans le Pas-de-Calais Campagne de l'Artois, Osartis-Marquion, et dans le Nord, Cœur d'Ostrovent, communautés d’agglomération du Douaisis et de Lens-Liévin).
Une hausse de la mortalité dans 40 % des communes de la région
Au cours de la période, une hausse de la mortalité a été mesurée dans 40 % des communes de la région, en particulier dans la partie picarde. Le nombre de décès a ainsi augmenté de 51 % dans l’Oise, de 35 % dans l’Aisne, 22 % dans la Somme et le Nord et de 7 % dans l’Aisne.
Carte Hausse des décès EPCI 2020.jpg
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