RÉGION
Santé mentale en Hauts-de-France : état des lieux et recommandations du Ceser
Le rapport « Santé mentale : un enjeu de société, un engagement pour notre région » publié début 2022 par le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) des Hauts-de-France, destiné aussi bien aux familles qu’aux soignants et décideurs, dresse un état des lieux régional de la santé mentale. Il formule près de 80 recommandations afin d’améliorer le diagnostic, la prise en charge et les conditions de vie des malades et de leur entourage.
En Hauts-de-France, sont recensées 600 000 personnes souffrant de dépression et 150 000 de troubles bipolaires. Les maladies psy entrainent une importante mortalité dans la région, avec un risque suicidaire supérieur de 30 % à la moyenne nationale. Les facteurs qui contribuent au développement de troubles psychiques sont de différentes natures : socio-économiques (particulièrement défavorables en Hauts-de-France), familiaux, environnementaux, facteurs d’exclusion, d’isolement ou favorisant la psychose. À ces facteurs identifiés, peuvent s’ajouter des facteurs inattendus comme l’épidémie de la Covid-19 qui a amplifié les besoins en santé mentale.
Les problèmes de santé mentale ont de nombreux impacts sur le quotidien des patients et de leur entourage : scolarité perturbée, relations familiales bouleversées, tandis que le mode du travail peut lui aussi générer des souffrances psychiques.
Une organisation et une offre de soins compartimentées, un manque de places entrainant des délais de prise en charge importants, sont autant de freins à la prise en charge des patients. Par ailleurs, la multitude de facteurs influant sur la santé mentale nécessite que la prise en charge de cette dernière ne relève pas que des professionnels de la psychiatrie.
Le CESER préconise la prise en compte de la santé mentale par toutes les politiques publiques, d’améliorer la prévention, l’offre de soins et de fluidifier les parcours en matière de santé de santé mentale et psychiatrique, de remettre le patient au coeur des actions et enfin de faire de la santé mentale l’affaire de tous. La Région prendra sa part dans les dispositifs qu’elle déploie (par exemple recherche clinique, aide à la démographie hospitalo-universitaire, etc.).
Recommandation finale du rapport : "Faire de la santé mentale l'affaire de tous"
« Le Conseil régional, en affirmant la santé mentale de la population comme un enjeu majeur pour notre région, et en affichant ainsi sa volonté de devenir un territoire d’expérimentation, pourrait définir une politique pérenne avec l’ensemble des partenaires concernés. Notre rapport et nos préconisations pourront être considérés comme élément constitutif à la définition de cette politique. L’organisation des États généraux de la santé mentale en Hauts-de-France en serait le temps fort ».
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La santé mentale : un enjeu de société, un engagement pour notre région
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RÉGION
Mars bleu en Hauts-de-France
Pendant d’Octobre rose, Mars bleu est depuis 2009 le mois de sensibilisation pour le dépistage du cancer colorectal. Deuxième cancer le plus meurtrier en France après celui du poumon, le cancer colorectal diagnostiqué à temps peut pourtant être guéri dans 90 % des cas.
En moyenne annuelle sur la période 2011-2017, les Hauts-de-France ont enregistré 1 700 décès par cancer du côlon (820 féminins et 890 masculins), soit une surmortalité d’environ 20 % par rapport à la France métropolitaine. En 2021, des estimations indiquaient une surincidence du cancer du côlon dans la région de 9 % chez les hommes et de 4 % chez les femmes.
Diverses actions de sensibilisation ont eu lieu tout au long du mois de mars 2022 dans la région : des ateliers de dépistage et Côlon Tour (visite d’une structure gonflable de 7 mètres en forme de côlon pour visualiser l’évolution du cancer) ont eu lieu tout au long du mois dans différentes villes de la région, ainsi que des marches ou courses. Un webinaire sur les « Trucs et astuces pour comprendre et prévenir le cancer colorectal » a été organisé par le comité du Nord de la Ligue contre le cancer.
Dans l’Aisne, la compagnie théâtrale Acaly a réalisé un clip vidéo intitulé « Toc toc toc » pour promouvoir le dépistage de ce cancer.
De plus, au niveau national, la Ligue contre le cancer propose désormais une version en ligne du Côlon Tour, une exposition interactive et ouverte à tous afin sensibiliser et prévenir ce cancer.
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La ligue contre le cancer - Mars bleu
Bienvenue sur le «côlon tour®» virtuel
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Stratégie décennale cancer 2021-2030
National
Santé travail : 4e plan
Le 4e plan santé travail 2021-2025 a été rendu public en décembre 2021. Il est le fruit d’un travail collaboratif entre le Gouvernement et les partenaires sociaux.
La priorité de ce 4e plan est donnée à la prévention, à la qualité de vie et aux conditions de travail comme levier de performance de l’entreprise et de bien-être des salariés. Il encourage aussi le développement d’une approche décloisonnée entre la santé au travail, la santé publique et la santé environnementale.
Le 4e plan est composé d’un axe transversal de lutte contre les accidents du travail graves et mortels, et de quatre axes stratégiques :
- prévention primaire et culture de prévention ;
- désinsertion et usure professionnelle et maintien en emploi ;
- défis d’aujourd’hui et de demain ;
- gouvernance et pilotage.
Dix objectifs opérationnels le complètent composés de 33 actions et 90 sous-actions.
Le PNST 4 sera décliné en région (PRST) au cours du premier semestre 2022.
« Ce plan s’enrichira de toutes les initiatives mises en œuvre sur le terrain, dans le cadre des plans régionaux de santé au travail (PRST), qui exigeront une mobilisation importante des acteurs locaux. Les PRST sont essentiels pour concevoir et mettre en œuvre des actions partenariales au plus près des besoins des territoires. »
Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État chargé des Retraites et de la Santé au travail
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FOCUS
Le Sida - VIH
Département du Nord : une prise en charge complète proposée avec dépistage du VIH, des IST (infections sexuellement transmissibles) et des hépatites virales.
Le Département du Nord est engagé dans la lutte contre la tuberculose et les infections sexuellement transmissibles. Il s’appuie pour cela sur dix services de prévention santé (SPS), répartis sur le territoire du Nord. Conformément à la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030, il contribue à atteindre l’objectif fixé par l’État : en finir avec l’épidémie de sida d’ici 2030.
Le Nord développe une offre complète de consultations à travers ses centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Les usagers sont accueillis dans ces centres par une équipe pluri-professionnelle (médecins, sexologues, infirmiers et infirmières, travailleurs sociaux, psychologues, secrétaires). Elle prend en charge la santé sexuelle avec une approche globale et positive.
La prévention du VIH reste primordiale et est souvent associée avec la prévention des autres IST. Les CeGIDD assurent la distribution de préservatifs masculins et féminins. Des séances d’informations collectives sont proposées aux personnes les plus à risque, notamment les adolescents.
La prophylaxie pré-exposition ou PrEP, proposée dans les CeGIDD, est une méthode de prévention recommandée chez les adultes exposés à haut risque de contracter le VIH (hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes - HSH- et travailleurs du sexe notamment). Un suivi régulier par un médecin est organisé, incluant un dépistage de VIH au minimum tous les trois mois et une surveillance de la fonction rénale.
Le traitement post-exposition (TPE) consiste à prendre en charge un usager ayant été exposé à une exposition aux virus (VIH, Hép B et C). La consultation médicale initiale permet d’évaluer le risque, de prescrire un traitement et de réaliser des sérologies de dépistage. Le patient est ensuite revu pour réévaluer la nécessité de continuer le traitement.
La prévention repose enfin sur la réalisation de tests rapides d’orientation diagnostic (TROD) et d’autotests. Les TROD sont réalisés au sein des CeGIDD ou par des associations agréées ; des actions de dépistage ciblé peuvent être organisées lors d’événements festifs. Les autotests sont vendus en pharmacie et réalisés par les patients à leur domicile. Cependant, la fiabilité des tests n’est pas parfaite et nécessite une confirmation par un test sanguin en cas de positivité.
Au cours de l’année 2019, les CeGIDD du Nord ont réalisé plus de 21 000 entretiens médicaux (consultations, informations et entretien pour rendre les résultats des tests effectués) principalement à Lille, Roubaix, Dunkerque et Valenciennes. 10 000 tests sérologiques ont permis de découvrir 17 séropositivités VIH.
L’incidence de l’infection à VIH reste assez faible dans le département du Nord. L’activité des CeGIDD contribue à atteindre l’objectif de 95 % des personnes connaissant leur statut sérologique fixé par ONUSIDA en novembre 2025.
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La prévention de l’infection par le VIH, quels challenges dans le cadre pandémie à SARS-COV-2?
FOCUS
Le sida - VIH
La prévention de l’infection par le VIH, quels challenges dans le cadre de la pandémie à SARS-CoV-2 ?
Nous vivons la quarantième année de l’épidémie liée au VIH. L’année 2021 aura été marquée par une autre épidémie, celle du SARS-CoV-2, dont les conséquences affectent et affecteront encore la lutte contre le VIH. En effet, en 2021 le nombre de dépistages a baissé en France de manière massive (environ -15 % jusqu’à mi-2021). Ceci a entrainé une baisse du nombre de dépistages positifs de près de 30 % dans certaines régions françaises. Cette crise a également marqué un coup d’arrêt dans le déploiement de la Prophylaxie de préexposition (PrEP). Toutes les stratégies visant à « aller-vers » les populations afin d’informer et de tester ont également été ébranlées. Cette pandémie nous oblige à innover pour maintenir le lien avec les populations à haut risque mais aussi les autres qui, bien que moins touchées par le VIH, le sont de manière très importante pour les autres infections sexuellement transmissibles.
Des challenges déjà identifiés avant la crise le sont encore plus aujourd’hui à savoir :
• prendre le virage du numérique afin de toucher de manière efficace sur un large territoire l’ensemble des populations ;
• adapter l’offre de prévention aux différents publics et selon les territoires ;
• développer de nouvelles stratégies pour toucher les personnes les moins impliquées dans les parcours de prévention et qui sont pourtant à risque d’infection.
Sur ce dernier point, l’accent doit se mettre sur les jeunes et les adolescents, quel que soit leur milieu socio-économique. La moitié des diagnostics d’infection par le VIH est réalisée chez les moins de 30 ans, avant l’âge médian de consultation pour la mise en route de stratégies préventives combinées. De plus, cette population a été extrêmement impactée par la crise, sur le plan économique et social. La précarisation peut être associée à une augmentation du risque d’infection.
Enfin, avant cette crise, on observait une baisse trop discrète du nombre de nouvelles infections découverte en France, soulignant que les efforts favorisant l’accès à la prévention et au traitement précoce devaient être intensifiés. La crise sanitaire nous incite à redoubler d’effort.
Dr Olivier Robineau, co-président
Corevih des Hauts-de-France
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