Une étude commandée par la Fondation Abbé Pierre a été réalisée dans le département de l'est de l'Hérault et dans le Douaisis par le Creai-ORS Languedoc-Roussillon sur les liens entre santé et précarité énergétique.
Après prise en compte des effets d’âge, de niveau de pauvreté, de tabagisme et de la présence de moisissures dans le logement, des différences apparaissent entre l’état de santé des personnes exposées à la précarité énergétique et celles qui ne le sont pas.
La note de santé globale (de 0 à 10) que se donnent les personnes du groupe exposé n’est pas bonne. Le questionnaire comportait une échelle de santé perçue, le profil de santé de Duke permettant de construire un score général et des scores par dimension. L’analysede leurs scores montre un état de santé dégradé, que ce soit de façon générale ou pour chacune des dimensions du profil de santé de Duke.
Parmi les pathologies chroniques étudiées, quatre sont rapportées plus fréquemment chez les adultes du groupe exposé : les bronchites chroniques, l’arthrose, l’anxiété et dépression et les maux de têtes. Les pathologies aiguës hivernales comme les rhumes et angines, la grippe ou les diarrhées (gastroentérites) sont significativement plus fréquentes chez les personnes exposées.
Enfin, parmi les symptômes explorés, plusieurs sont plus fréquents en cas d’exposition à la précarité énergétique : sifflements respiratoires, crises d’asthme, rhumes des foins, rhinorrhées (nez qui coule) ou irritations oculaires.
Les ménages exposés à la précarité énergétique se chauffent le plus souvent avec des radiateurs électriques. Ils utilisent plus
souvent un chauffage d’appoint et sont plus nombreux à ne pas chauffer certaines pièces (comme les chambres), à trouver qu’il fait trop froid chez eux l’hiver, mais également que leur facture d’énergie est trop importante par rapport à leurs ressources.
Si le revenu disponible des ménage est comparable entre les deux groupes, les ménages exposés sont plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté.