Dans une lettre ouverte au Premier Ministre, et par une pétition en ligne signée par plus de 21 000 personnes, une dizaine de sociétés savantes et d'associations professionnelles demande que soit créée une échelle nutritionnelle simple et compréhensible par tous. Cette échelle serait basée sur un score de qualité nutritionnelle calculé à partir des teneurs en éléments nutritionnels pertinents du point de vue de la santé publique négatifs et positifs (calories, sucres simples, graisses saturées, sel, fibres, fruits et légumes, protéines). Ce score permettra de classer facilement les aliments en cinq classes sous la forme d’une échelle colorielle (Vert – Jaune – Orange - Rose Fuschia - Rouge), couplée à des lettres (A/B/C/D/E) afin de lui assurer une plus grande lisibilité. Elle devrait être apposée sur la face avant des emballages des aliments et boissons, manufacturés pré-emballés et sur tout plat et boisson servis dans le cadre de chaînes de restauration collective. Elle viendrait en complément de l’étiquetage nutritionnel (tableau nutritionnel et liste des ingrédients) dont les termes ne permettent pas de comparer les éléments aliments entre eux mais qui est nécessaire car il engage la responsabilité des fabricants.
Cette mesure aurait l'intérêt aider le consommateur à orienter ses choix et pour mettre en pratique la recommandation de « ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé » : il pourra ainsi comparer la qualité nutritionnelle des différents aliments entre eux, ou à l’intérieur d’une même famille d’aliments voire entre des aliments du même type mais de marques différentes.
Cette proposition fait suite aux rapports des Prs Serge Hercberg et Arnaud Basdevant remis en janvier 2014 à la Ministre de la Santé contenant de nouvelles propositions respectivement dans les champs de la prévention1 et de la prise en charge2 des problèmes nutritionnels préfigurant un futur PNNS 4. Les propositions avaient pour but de donner un nouvel élan à la politique nutritionnelle tout en s’inscrivant dans la continuité des PNNS précédents. Il est en effet fondamental de poursuivre et de consolider les actions mises en place.
Sur le plan de la prévention, le rapport Hercberg rappelle les limites des stratégies de santé publique fondées exclusivement sur les déterminants individuels des comportements alimentaires (et d’activité physique) en s’appuyant seulement sur la communication, l’information et l’éducation nutritionnelle. Les politiques publiques doivent donc chercher à améliorer non seulement les déterminants individuels des comportements alimentaires (et de la pratique d’activité physique), mais aussi leurs déterminants environnementaux.
Pour mieux comprendre la mesure proposée, visualisez la vidéo explicative sur le site : http://youtu.be/GAwTyEEHnOs