Le Compas publie pour la seconde fois des données sur les taux de pauvreté des cent plus grandes communes de France pour l'année 2011. Les taux s’échelonnent de 7 à 45 % et montrent les écarts qui structurent la France des grandes villes.
Les communes picardes sont dans le tiers des communes où le taux de pauvret est le plus élevé. Avec 29 %, Saint-Quentin occupe la dix-huitième place, ex-aequo avec Nîmes, Amiens la vingtième place (25 %), ex-aequo avec des villes comme Montpellier ou Lile, et Beuvais la trentième place (24 %), ex-aequo avec Strasbourg.
Les auteurs mettent en évidence plusieurs facteurs qui expliquent ces hauts niveaux de pauvreté. L’emploi - le taux de pauvreté est plus élevé là ou l’emploi manque le plus -, le type de peuplement des communes (implantation de populations immigrées démunies), l’histoire des politiques locales de logement social et l’évolution des prix de l’immobilier ou l’existence d’un parc privé accessible à des catégories défavorisées.
Pour établir leur palmarès, les auteurs se sont appuyés sur les données des niveaux de vie après impôts et des prestations sociales, mais à partir d'estimations et non des montants effectivement perçus par les ménages. Le taux de pauvreté estimé à 60 % du revenu médian est le pourcentage de ménages qui perçoivent moins de 60 % du revenu médian national, pour lequel la moitié de la population dispose de ressources supérieures et l’autre inférieures, après impôts directs et prestations sociales. Le seuil de pauvreté est de 977 euros en 2011.
Les estimations du Compas sont réalisées à partir des données fiscales communiquées par l’Insee pour toutes les communes, pour l’année 2011. Mais l’Insee ne fournit pas le niveau des prestations de façon aussi fine. Pour le déterminer, nous avons imputé aux revenus déclarés perçus localement l’équivalent des prestations reçues et des impôts payés au niveau national, en fonction des niveaux de vie. Il s’agit donc d’une approximation qui ne reflète pas les revenus réellement perçus par les ménages de chaque ville. Les prestations varient peu au niveau local. L’écart entre les niveaux de vie réels et nos données peut provenir essentiellement de la composition des ménages, différente selon les villes (plus ou moins de familles, de personnes seules, de jeunes ou de plus âgés, etc).