Selon l’étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), les inégalités sociales face à la mort perdurent et, en dépit des progrès dans l’espérance de vie, les écarts entre les cadres et les ouvriers se maintiennent.
Depuis la fin des années soixante-dix, l’espérance de vie supplémentaire gagnée par un homme de 35 ans est de 7 ans et de 5,5 ans pour les femmes. Toutefois, l’espérance de vie des femmes de 35 ans dépasse de 6 ans celle des hommes. Différente selon le sexe, l’espérance de vie l’est aussi selon la catégorie sociale. En 2009-2013, l’écart entre l’espérance de vie des cadres et celle des ouvriers est de 6,4 ans pour les hommes et de 3,2 ans pour les femmes. Cet écart se fonde en partie sur une moindre exposition aux risques professionnels et des modes de vie favorables à une bonne santé pour les cadres. Ainsi, un homme, soumis aux conditions de mortalité de 2009-2013, a 18% de risque de mourir avant 65 ans s’il est ouvrier - contre 7% s’il est cadre (respectivement 8% et 4% pour une femme).
Pour la première fois, l’Insee croise les données sur l’espérance de vie et le niveau de diplôme : entre les diplômés du supérieur et les non-diplômés, l’écart d’espérance de vie à 35 ans est de 7,5 ans pour les hommes et de 4,2 ans pour les femmes. A 35 ans, un homme diplômé du supérieur peut espérer vivre en moyenne 1,8 an de plus qu’un bachelier, 3,5 ans de plus qu’un titulaire d’un CAP ou d’un BEP et 4,6 ans de plus qu’un diplômé du brevet. Parmi les diplômées, les différences d’espérance de vie sont moins marquées suivant le niveau de leur diplôme : une femme diplômée du supérieur vit en moyenne presque aussi longtemps qu’une bachelière et 1,7 an de plus qu’une femme ayant le brevet. Cependant, depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, l’espérance de vie moyenne progresse plus rapidement que les espérances de vie par diplôme pour les hommes comme pour les femmes.
En France, l’espérance de vie des femmes est supérieure ou égale à celle des hommes quels que soient leur diplôme ou leur catégorie sociale. L’étude révèle ainsi que l’espérance de vie d’une ouvrière est supérieure de près d’un an par rapport aux hommes cadres. Parmi les raisons avancées, une moindre consommation d’alcool, un meilleur suivi médical - en particulier pendant la vie féconde - et une moindre exposition aux risques professionnels.