L'Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) ex-Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus), a publié le 6 mai 2015 son rapport annuel.
L'ONPV détaille la situation en 2013 des 751 zones urbaines sensibles (Zus) et de leurs 4,4 millions d'habitants (soit 7 % de la population totale). La situation apparaît toujours préoccupante malgré des chiffres stables.
La part des personnes vivant sous le seuil de pauvreté atteint 38,4 %. Elle est environ trois fois plus élevée que dans le reste du territoire. L'écart de revenu moyen s'est accru entre 2004 et 2011. Malgré une apparente stabilisation de la situation de l'emploi en Zus, le taux d'activité est plus de dix points inférieur à celui constaté hors Zus. Chez les actifs de 15-24 ans, le taux de chômage atteint 42,1 %. 12,2% de signataires de contrats aidés (contrat unique d'insertion et emploi d'avenir) résident en Zus.
À niveau de diplôme équivalent, des écarts significatifs de taux d'emploi subsistent entre les Zus et les unités urbaines environnantes. L'analyse de l'état de santé des adultes en Zus en 2012 révèle un surpoids plus fréquent, notamment pour les femmes (+12,9 points pour les femmes vivant en Zus) et plus d'un habitant sur quatre déclare avoir renoncé à des soins dentaires au cours de l'année écoulée.
Les adultes résidants en Zus ont eégalement moins souvent d'une couverture maladie complémentaire, tout en étant par ailleurs plus souvent bénéficiaire de la CMUC : plus d'un résident de Zus sur 10 (12,4%) n'a pas de couverture maladie complémentaire (contre 6,1% dans le reste de la population).
Au sein des agglomérations abritant des Zus, les habitants de ces dernières déclarent moins souvent être en « très bonne » ou « bonne » santé que l'ensemble de ceux résidant en dehors de ces quartiers (59,4 % en Zus contre 65,6 % hors Zus). Les restrictions globales d'activité liées à un problème de santé sont plus fréquentes chez les résidents des Zus, pour les hommes comme pour les femmes. 20 % des habitants des Zus se déclarent limités dans leurs activités quotidiennes à cause d'un problème de santé, et 11 % fortement limités. C'est respectivement 1,5 et 2,7 points de plus que ce que l'on observe dans le reste des agglomérations abritant des Zus. En revanche, la prévalence des maladies ou des problèmes de santé chroniques n'est pas plus élevée en Zus que dans le reste de leurs agglomérations (environ 38 %).
Avec des compétences élargies, l'Onvp a vocation à pérenniser les missions de l'Onzus dans le cadre de la nouvelle géographie prioritaire de la politique de la ville instaurée par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014. La nouvelle géographie, entrée en vigueur le 1er janvier 2015, concerne 1 300 nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville regroupant 4,7 millions de personnes dans 700 communes.
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