RÉGION
Santé mentale en Hauts-de-France : les enseignements des Baromètres Santé
Les Baromètres Santé sont des enquêtes nationales conduites par Santé publique France. Ils permettent non seulement de faire un état des lieux des comportements, des connaissances et de la santé des personnes résidant sur le territoire, mais également d’étudier les évolutions au cours du temps. Grâce à un échantillonnage important, les résultats peuvent être déclinés à l’échelle régionale, permettant ainsi une meilleure connaissance des spécificités propres à chaque territoire.
À travers une série d’indicateurs, le Baromètre Santé 2021 traduit un état de santé mentale dégradé pour une part de la population des Hauts-de-France, mais surtout des vulnérabilités très hétérogènes selon la situation personnelle et sociodémographique.
Selon les déclarations des habitants des Hauts-de-France âgés de 18 à 85 ans, plus d’un sur huit a souffert d’un épisode dépressif caractérisé (EDC, diagnostiqué à travers un algorithme de quelques questions) au cours de l’année précédant l’enquête. Les femmes en sont plus souvent victimes que les hommes, les jeunes adultes plus que les seniors, et les responsables de familles monoparentales plus que les couples sans enfant. La situation professionnelle et économique est également un facteur de risque puisque les personnes au chômage sont presque deux fois plus touchées que les personnes en emploi, et celles se disant en difficulté financière le sont presque trois fois plus que les personnes présentant une situation plus aisée.
Par ailleurs, les habitants de la région sont près d’un sur vingt à déclarer avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année, plus les femmes, les personnes précaires et celles vivant seules. En outre, seules trois personnes sur cinq indiquent avoir parlé de ces idées noires à quelqu’un, que ce soit à un professionnel (premier confident déclaré), qu’à de la famille, des amis...
Cette situation se traduit par des tentatives de suicide relativement fréquentes ; un habitant de la région sur treize (près d’une personne en difficulté financière sur cinq) indique avoir déjà essayé de mettre fin à ses jours. Malgré leur jeune âge, c’est le cas de près d’un étudiant de la région sur huit. Il est à noter que bien que les femmes soient plus nombreuses à tenter de mettre fin à leur jour, elles déclarent également plus fréquemment que cela était un appel à l’aide mais qu’elles n’avaient pas l’intention de mourir (près de deux cas sur trois contre moins d’un sur deux chez les hommes).
Une évolution particulièrement défavorable au cours des dernières années chez les jeunes adultes
Les EDC ont augmenté de 60 % chez les moins de 30 ans entre 2017 et 2021. Les cas les plus sévères ont été multipliés par quatre en quatre ans.
Alors que les taux de personnes déclarant avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année ont globalement baissé depuis 2005, entre 2017 et 2021 ils ont plus que doublé chez les personnes de 18 à 29 ans.
Sur cette période, les taux de jeunes adultes ayant déclaré avoir tenté de se suicider ont doublé, tandis qu’une baisse est enregistrée dans les autres classes d’âge.
En savoir +
Le Baromètre santé mentale en Hauts-de-France
Les Baromètres de Santé publique France
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