EUROPE
Union européenne de la santé : quelles avancées ?
Alors que les élections européennes ont lieu en ce mois de juin 2024, l’Union européenne (UE) a récemment fait le bilan de ses avancées en matière de santé depuis 2019 et les précédentes élections européennes. Marquée dès le début par la pandémie de la Covid-19, cette mandature a aussi permis de réels progrès en matière de santé, bien qu’il reste encore beaucoup à faire pour concrétiser l’Union européenne de la santé.
Si la pandémie de la Covid-19 a été un choc et une crise qui a mis à rude épreuve les systèmes de santé européens, ce fut aussi l’occasion pour les membres de l’UE de développer une véritable collaboration en matière de santé, comme ce fut le cas pour la campagne européenne de vaccination, la mise en place d’un certificat Covid européen ou encore pour la participation au programme COVAX, ayant pour but d’assurer un accès équitable à la vaccination contre la Covid-19 au niveau mondial. Les bases de l’Union européenne de la santé ont été jetées durant cette pandémie, mais sa pérennité doit s’étendre au-delà de cette crise : le programme « L’UE pour la santé » (EU4Health) est né de cette volonté.
Parmi les différents objectifs de ce programme, certaines mesures se sont déjà concrétisées :
- Un renforcement de la sécurité sanitaire afin de mieux répondre aux crises futures avec la mise en place de l’Autorité de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) ;
- La mise en place d’un plan européen pour vaincre le cancer qui porte sur l’ensemble des étapes : prévention, diagnostic, thérapie mais aussi soins de suite ;
- Le développement du numérique en santé à l’échelle européenne, notamment avec la mise en place d’un espace européen des données de santé (EHDS) ;
- Sur proposition de la Commission, le Parlement s’est positionné en faveur d’une réforme de la législation en matière de produits pharmaceutiques, afin de favoriser l’innovation, renforcer la sécurité d’approvisionnement et l’accessibilité des médicaments.
En outre, l’UE porte une approche globale de la santé, ce qui comprend la santé mentale, aussi importante que la santé physique, et vise de par ses actions à promouvoir le bien-être mental, améliorer la prévention et les services de soutien, et éradiquer la stigmatisation dans ce domaine important.
L’approche globale de la santé mentale en Europe
La santé mentale fait partie intégrante de notre santé et bien-être. Selon l’enquête Eurobaromètre santé mentale réalisée en octobre 2023, 46 % des Européens ont rencontré un problème émotionnel ou psychosocial au cours des douze derniers mois et un sur deux n’a pas consulté un professionnel pour se faire aider. Avec une approche globale de la santé mentale, financée à hauteur de 1,2 milliard d’euros, l’UE entend briser la stigmatisation liée aux problèmes de santé mentale, en mettant particulièrement l’accent sur les personnes vulnérables et les jeunes, chez qui le suicide est la deuxième cause de décès.
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NATIONAL
Disponibilité des médecins pour les patients selon leur mode d'exercice
Face au contexte de baisse de la démographie médicale, le panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a trois objectifs principaux : observer le cadre d’activité, l’environnement professionnel et les rythmes de travail, observer les pratiques de prise en charge en médecine générale et leurs déterminants, et répondre aux attentes spécifiques des acteurs régionaux.
Selon cette récente publication de la Drees, plus de la moitié des médecins généralistes ont été amenés à refuser de nouveaux patients en tant que médecin traitant en 2019. Cependant, cette pratique varie selon le mode d’exercice : si 49 % des médecins exerçants seuls ont refusé de nouveaux patients en 2019, ce taux monte à 59 % chez les professionnels exerçant en groupe monodisciplinaire. Pour ceux exerçant en groupe pluriprofessionnel (hors MSP), le taux s’établit à 58 %, tandis que pour les professionnels exerçant en MSP il est de 53 %. Par ailleurs, les jeunes médecins sont plus susceptibles de refuser de nouveaux patients (59 % des 30-40 ans, contre 51 % de ceux de 60 à 70 ans), ainsi que ceux installés en zone sous-dotée, c’est-à -dire avec un faible accès aux médecins généralistes (63 %, contre 47 % dans les zones les mieux dotées).
Face à la baisse de la démographie médicale, deux autres adaptations des pratiques peuvent être mises en place par les médecins : le refus de patients occasionnels ou l’allongement des délais de rendez-vous. Concernant la première pratique, dans l’ensemble, près de la moitié des médecins sont amenés à refuser des patients occasionnels (46 %), et en particulier ceux exerçant en groupe pluriprofessionnel non MSP (59 % contre 47 % en MSP). S’agissant de l’allongement des délais de rendez-vous, 55 % des médecins y ont recours, une pratique plus développée chez les médecins exerçant en groupe pluriprofessionnel non MSP (63 % contre 61 % en MSP), que chez les médecins exerçants seuls (45 %) ou ceux exerçant en groupe monodisciplinaire (59 %).
Cependant l’âge des professionnels et la composition de l’offre de soins du territoire sont des facteurs déterminants pour apprécier la disponibilité des médecins vis-à -vis de la patientèle : « D’une part, les médecins les plus âgés, exerçants plus fréquemment seuls, refusent moins souvent les patients occasionnels (35 % des 60 ans ou plus, contre 61 % chez les moins de 39 ans). D’autre part, les médecins exerçant dans les territoires moins bien dotés en soins généralistes, où sont concentrés les médecins en groupe pluriprofessionnel (en MSP ou non), refusent plus fréquemment des patients occasionnels et déclarent également plus souvent être amenés à augmenter leurs délais de rendez-vous ».
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RÉGION
Santé mentale en Hauts-de-France : les enseignements des Baromètres Santé
Les Baromètres Santé sont des enquêtes nationales conduites par Santé publique France. Ils permettent non seulement de faire un état des lieux des comportements, des connaissances et de la santé des personnes résidant sur le territoire, mais également d’étudier les évolutions au cours du temps. Grâce à un échantillonnage important, les résultats peuvent être déclinés à l’échelle régionale, permettant ainsi une meilleure connaissance des spécificités propres à chaque territoire.
À travers une série d’indicateurs, le Baromètre Santé 2021 traduit un état de santé mentale dégradé pour une part de la population des Hauts-de-France, mais surtout des vulnérabilités très hétérogènes selon la situation personnelle et sociodémographique.
Selon les déclarations des habitants des Hauts-de-France âgés de 18 à 85 ans, plus d’un sur huit a souffert d’un épisode dépressif caractérisé (EDC, diagnostiqué à travers un algorithme de quelques questions) au cours de l’année précédant l’enquête. Les femmes en sont plus souvent victimes que les hommes, les jeunes adultes plus que les seniors, et les responsables de familles monoparentales plus que les couples sans enfant. La situation professionnelle et économique est également un facteur de risque puisque les personnes au chômage sont presque deux fois plus touchées que les personnes en emploi, et celles se disant en difficulté financière le sont presque trois fois plus que les personnes présentant une situation plus aisée.
Par ailleurs, les habitants de la région sont près d’un sur vingt à déclarer avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année, plus les femmes, les personnes précaires et celles vivant seules. En outre, seules trois personnes sur cinq indiquent avoir parlé de ces idées noires à quelqu’un, que ce soit à un professionnel (premier confident déclaré), qu’à de la famille, des amis...
Cette situation se traduit par des tentatives de suicide relativement fréquentes ; un habitant de la région sur treize (près d’une personne en difficulté financière sur cinq) indique avoir déjà essayé de mettre fin à ses jours. Malgré leur jeune âge, c’est le cas de près d’un étudiant de la région sur huit. Il est à noter que bien que les femmes soient plus nombreuses à tenter de mettre fin à leur jour, elles déclarent également plus fréquemment que cela était un appel à l’aide mais qu’elles n’avaient pas l’intention de mourir (près de deux cas sur trois contre moins d’un sur deux chez les hommes).
Une évolution particulièrement défavorable au cours des dernières années chez les jeunes adultes
Les EDC ont augmenté de 60 % chez les moins de 30 ans entre 2017 et 2021. Les cas les plus sévères ont été multipliés par quatre en quatre ans.
Alors que les taux de personnes déclarant avoir eu des pensées suicidaires au cours de l’année ont globalement baissé depuis 2005, entre 2017 et 2021 ils ont plus que doublé chez les personnes de 18 à 29 ans.
Sur cette période, les taux de jeunes adultes ayant déclaré avoir tenté de se suicider ont doublé, tandis qu’une baisse est enregistrée dans les autres classes d’âge.
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RÉGION
Pour une région en forme
En cette année où la France accueille les Jeux olympiques et paralympiques, la promotion de l’activité physique et sportive a été déclarée Grande Cause Nationale 2024. L’objectif est d’encourager chacun à pratiquer chaque jour 30 minutes d’activité physique, pour lutter contre la sédentarité croissante et valoriser les bienfaits du sport.
En Hauts-de-France, une journée régionale pour une France en forme s’est tenue le 15 mai dernier au Louvre-Lens. Au programme, une conférence-débat « Pour une France en forme », des animations sportives et culturelles, dont une visite sportive du musée en 30 minutes, des initiations à une vingtaine de disciplines sportives, ainsi qu’une randonnée-footing de 6 km au départ du musée du Louvre-Lens. Plus de 300 personnes ont participé aux activités de cette journée régionale.
Organisées dans toutes les régions françaises, ces journées poursuivent deux objectifs fondamentaux :
- Informer et sensibiliser la population à l’importance de l’activité physique et aux risques de l’inactivité physique et la sédentarité.
- Accompagner pour un changement de mode de vie pour la santé.
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Forte progression de la vaccination contre les papillomavirus humains
Selon le dernier bilan de Santé publique France sur la vaccination en Hauts-de-France, la vaccination contre les infections à papillomavirus humain (HPV) a nettement progressé dans la région.
Ainsi, suite aux campagnes de vaccination dans les collèges, 65 % des filles (+17 points sur un an) et 49 % des garçons (+18 points) âgés de 12 ans (nés en 2011, majoritairement scolarisés en classe de 5e) ont reçu au moins une dose de vaccin contre les HPV, pour des moyennes nationales de respectivement 55% et 41%. Dans l’ensemble, en 2023, la moitié des jeunes filles de 16 ans ont un schéma de vaccination complet (contre 45 % en France), ainsi qu’environ 16 % des garçons, un taux légèrement supérieur à la moyenne nationale.
À l’occasion de l’inauguration du centre de vaccination de Liévin et de la semaine européenne de la vaccination, l’ARS Hauts-de-France s’est félicitée de cette augmentation significative, mais rappelle que « l’augmentation continue des couvertures vaccinales contre les HPV – seul vaccin efficace contre des cancers – est essentielle et doit encore progresser pour atteindre à terme 80 % d’une classe d’âge vaccinée. La vaccination prévient jusqu’à 90 % des infections à HPV à l’origine de différents cancers (6 000 nouveaux cas de cancers par an en France, dont le plus fréquent est le cancer du col de l’utérus). »
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Entretien avec le Pr Éric Lartigau, directeur du centre Oscar Lambret
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