Pierre Kopp, Professeur à l’université Paris 1 et chercheur au centre d’Economie de la Sorbonne et à la Paris School of Economics, a mené une étude pour mesurer le coût monétaire des conséquences de la consommation et du trafic des drogues.
Le coût des drogues pour les finances publiques représente 1,1 % du PIB. L’Etat doit chaque année payer respectivement pour l’alcool, le tabac et les drogues illicites, 4,9 milliards, 14 milliards et 2,4 milliards d’euros.
Le « coût social » de l’alcool est égal à 120 milliards d’euros. Celui du tabac est également d’un montant de 120 milliards d’euros. Le coût social en lien avec les drogues illicites s’établit à 8,8 milliards d’euros.
Le coût externe constitue l’essentiel du coût social pour chaque substance ou groupe de drogues : il en représente 95 % pour l’alcool, 85 % pour le tabac et 68 % pour les drogues illicites.
Deux types d’éléments sont pris en compte pour calculer le coût social :
- le coût externe, constitué des coûts frappant les acteurs du marché des drogues (valeur des vies humaines perdues, perte de qualité de vie) et des coûts affectant les acteurs extérieurs au marché des drogues (pertes de production des entreprises et des administrations) ;
- le coût pour les finances publiques, constitué par la différence entre les dépenses de prévention, répression et soins et les recettes des taxes sur l’alcool et le tabac ainsi que les économies de dépenses en lien avec les retraites non versées.
L'étude de Pierre Kopp respecte les standards internationaux des études de coût social (Single et al., 1995) tandis que les paramètres de la mise en œuvre du calcul sont conformes à la méthodologie du calcul publique recommandée par les pouvoirs publics en France (Quinet, 2013). Les études de coût social visent à donner aux pouvoirs publics une indication du poids que représente un pro- blème social pour la collectivité.
Pierre Kopp, Note de synthèse 2015-04, OFDT, septembre 2015