Les dernières données issues du Baromètre santé Inpes 2014 font apparaître des premiers résultats sur la consommation de tabac en France. La prévalence tabagique reste globalement élevée en France avec 34 % de fumeurs actuels (fumant de temps en temps) chez les 15-75 ans. Elle reste largement supérieure à celle de nombreux autres pays occidentaux. De même, le nombre de personnes qui expérimentent le tabac reste trop important (près de 80 %).
Le nombre de fumeurs quotidiens (réguliers) baisse pour la première fois depuis 2010, passant de 29,1 % en 2010 à 28,2% en 2014. La proportion d’ex-fumeurs a augmenté, passant de 29,2% en 2010 à 31 % en 2014 et la part des fumeurs ayant fait une tentative d’arrêt dans l’année passe de 25,2 % à 29 %. Enfin, la prévalence du tabagisme régulier chez les femmes a baissé, passant de 26 % en 2010 à 24,3 % en 2014.
Pour Marisol Touraine, cs résultats confirment la nécessité de poursuivre la politique engagée pour faire reculer le tabagisme en France en renforçant la prévention pour éviter l’entrée dans le tabagisme et en agissant efficacement pour aider les fumeurs à arrêter de fumer. C’est l’enjeu du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT) lancé le 25 septembre 2014 dont plusieurs mesures ont été mises en œuvre, comme la campagne d’information « le tabac tue un fumeur sur deux », décriée par les acteurs de la promotion de la santé par son utilisation de leur peur, moyen pourtant reconnu par la communauté scientifique inefficace, le triplement du forfait substitut nicotinique pour les jeunes de 20 à 25 ans et l'encadrement de la publicité pour les cigarettes électroniques.
Plusieurs autres mesures du PNRTseront introduites par le projet de loi relatif à la santé :
- le paquet neutre de cigarettes, pour lutter efficacement contre le marketing ;
- les espaces de vente sans publicité - les véhicules sans tabac en présence d’enfants ;
- l’interdiction de la publicité pour les cigarettes électroniques et l’interdiction de vapoter dans certains lieux publics ;
- l’habilitation des policiers municipaux à exercer les contrôles de la règlementation liée au tabac ;
- l’interdiction des arômes artificiels qui attirent les jeunes ;
- la transparence du lobbying de l’industrie du tabac.
Un pictogramme pour les femmes enceintes
La consommation de tabac chez les femmes de 20 à 25 ans est passée de 39 % en 2010 à 32,5 % en 2014 et de 35,7 % à 28,7 % pour les femmes de 26 à 34 ans. Mais le cancer du poumon est depuis quelques années la deuxième cause de mortalité par cancer chez les femmes, avec 8 623 décès en 2012, juste derrière le cancer du sein. 17,8 % des femmes enceintes fument toujours au troisième trimestre de leur grossesse. Il s’agit du taux le plus élevé d’Europe. Marisol Touraine a annoncé la mise en place du pictogramme « femmes enceintes » qui apparaîtra systématiquement sur tous les paquets de cigarettes dans un délai de six mois, pour sensibiliser les femmes aux dangers du tabac pendant leur grossesse.
Encadrer l'utilisation de la cigarette électronique
Si la cigarette électronique peut éventuellement être utilisée pour aider à l’arrêt du tabac, son encadrement doit être renforcé pour éviter l’incitation des jeunes à commencer à fumer. En effet, le Baromètre indique que les « vapoteurs » sont en moyenne plutôt jeunes : 8 % des 25-34 ans sont des utilisateurs quotidiens et 45% des 15-24 ans ont essayé la cigarette électronique.
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