La Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE se fécilite du travail réalisé en santé publique durant les six mois de son mandat. Elle note des avancées dans la santé de nos citoyens européens, notamment a réduction des méfaits liés à une consommation abusive d’alcool, l’accès à la médecine personnalisée, la démence, la lutte contre les drogues, la qualité des dispositifs médicaux, la protection contre les rayonnements ionisants ou encore la sécurité alimentaire. Ce bilan a été avalisé lors du Conseil des ministres de la Santé de l’Union européenne du 7 décembre 2015.
Une stratégie visant à réduire les méfaits de l'alcool
La Présidence luxembourgeoise, associée aux ministres de la Santé et au Parlement européen, a invité la Commission européenne à adopter une nouvelle stratégie avant la fin de l’année 2016, la précédente stratégie étant échue depuis 2012. Cette nouvelle stratégie viserait à réduire les méfaits de l’alcool en prenant en compte les conséquences à la fois sanitaires, sociales et économiques résultant de l’abus d’alcool et en mettant l’accent sur les initiatives ayant une dimension transfrontalière, comme par exemple le marketing, la publicité ou encore la vente par Internet. S’ajoutent des actions visant à protéger les jeunes ou encore l’étiquetage des valeurs nutritionnelles sur les boissons alcoolisées.
La médecine personnalisée pour les patients
La Présidence luxembourgeoise a réussi à faire avancer les discussions pour assurer une meilleure intégration de la médecine personnalisée dans les systèmes de santé en vue d’une réflexion stratégique en matière de médecine personnalisée au niveau européen. Néanmoins, l’intégration de la médecine personnalisée dans les soins au quotidien s’avère difficile compte tenu des nombreux obstacles qui s’opposent à l’accès à ces traitements ciblés qui comportent un grand potentiel dans le domaine du cancer et des maladies rares. Ainsi, les États membres et la Commission sont invités à soutenir l’accès à une médecine personnalisée axée sur le patient, par l'échange de bonnes pratiques, la mise en place de stratégies d'information et de sensibilisation afin d'améliorer les connaissances sur les possibilités de traitement existantes, ou encore la promotion d’une formation adéquate des professionnels de santé.
Le soutien des personnes atteintes de démence : améliorer les politiques et pratiques en matière de soins
47,5 millions de personnes sont concernées par cette maladie dans le monde, dont 6,4 millions en Europe. Avec le vieillissement démographique de la population, on s’attend à une hausse inéluctable des cas dans les prochaines années pour toucher 9 millions de personnes dans l’UE d’ici 2030.
Les conclusions adoptées invitent les États membres à aborder la démence comme priorité en mettant un accent particulier sur le rôle de la prévention des facteurs à risque, le diagnostic précoce et la prise en charge adéquate post-diagnostic. La déstigmatisation, l’échange de bonnes pratiques, l’investissement renforcé dans la recherche, sont autant d’axes de travail relevé par les conclusions, tout comme le rôle et la formation des soignants formels et informels, ainsi que le rôle actif des malades.
Sécurité sanitaire dans l'Union européenne
Les conclusions du Conseil adoptées sous la Présidence luxembourgeoise soulignent la nécessité d’améliorer davantage les plans de préparation et d’intervention des États membres, afin de maintenir les capacités acquises lors de la gestion de la crise Ebola et de renforcer la sécurité sanitaire au sein de l'Union européenne en cas d’éventuelles épidémies futures d’une ampleur similaire.
Accent particulier sur la dimension de la santé dans la migration et appel à la solidarité
Lors de la réunion informelle à la fin septembre, les ministres de la santé étaient unanimes quant à la nécessité de mieux adresser la dimension de la santé publique dans toutes les discussions actuellement en cours en relation avec la crise des réfugiés.
Les ministres de la santé ont souligné l’importance de l’accès égal des réfugiés et migrants aux systèmes de santé, mais aussi la nécessité de renforcer les capacités des infrastructures de soins de santé dans les pays d’accueil, afin de pouvoir gérer au mieux les flux de migrants.
Sécurité alimentaire
Le 16 novembre 2015, le Conseil a adopté le règlement "Novel Food", visant à faciliter la mise sur le marché des aliments importés de pays tiers et qui sont peu connus en Europe, comme les insectes ou encore différents fruits exotiques. Le règlement, qui entrera en vigueur en janvier, est basé sur une procédure harmonisée, et prévoit une évaluation renforcée, afin de ne pas mettre en cause la sécurité du consommateur.
Suite à l’invitation de la Présidence luxembourgeoise, la Commission a présenté, lors du Conseil en début décembre, le rapport relatif à la présence des acides gras trans dans les denrées alimentaires. Le rapport retient l’établissement de valeurs limites comme étant la mesure la plus efficace pour concilier les exigences de santé publique, de protection des consommateurs et les règles du marché intérieur pour cet ingrédient dont les effets nocifs pour la santé sont largement méconnus par le grand public.
Un accord entre États membres a pu être dégagé sur le règlement relatif au contrôle de la chaîne alimentaire dont découlera un système plus efficace applicable à tous les secteurs de la chaîne et une meilleure prévention des crises sanitaires.
Radioprotection et lutte anti-drogue
Enfin, la Présidence a réussi à faire adopter des conclusions en matière d’exposition aux rayonnements ionisants à des fins d’imagerie médicale, ainsi que sur la préparation et la réaction aux situations d’urgence nucléaire hors site.
Dans le domaine de la lutte anti-drogue, les conclusions sur la transposition du plan d’action anti-drogue (2013-2016) ont été adoptées. En outre, un groupe d’experts a été constitué afin d’analyser l’envergure de la consommation abusive de médicaments psychoactifs.