Plus de trois cents cinquante personnes présentes et mobilisées pour la promotion de la santé, c'était bien le moins qu'il fallait. C'est donc devant un amphithéâtre comble que le 4 février 2014 treize intervenants se sont succédé au cours de trois tables rondes animées par Laurent Chambaud, directeur de l'EHESP (Rennes). La lutte contre les inégalités de santé, le développement de la promotion de la santé et sur l'organisation des acteurs de la promotion de la santé dans les territoires furent les trois thèmes abordés et débattus dans l'après-midi. Dans sa synthèse finale, Linda Cambon en a retiré cinq enjeux majeurs : la clarification nécessaire du concept d'inégalités sociales de santé, les thématiques de l'enfance et de la précarité, le rôle et la place des politiques publiques, le croisement des données et la mise en œuvre de solutions innovantes, et enfin, une gouvernance et une animation nécessaire des territoires.
Dès son discours introductif, Christian Dubosq, directeur général de l’ARS, avait proposé trois enjeux en matière de prévention : reconsidérer les politiques publiques selon leurs impacts sur les inégalités sociales de santé, repérer les actions efficaces et coordonnées, mieux les promouvoir et mieux territorialiser les politiques et coordonner les acteurs.
Parmi les remarques et préconisations, on retiendra :
- le nécessaire décloisonnement des politiques publiques. Au-delà de leur coordination et du dialogue indispensable entre les acteurs, l’impact des politiques publiques sur la santé doit être systématiquement envisagé, par exemple au travers des études d’impact. Les contrats locaux de santé doivent être pleinement orientés en ce sens, comme en matière de lutte contre les inégalités sociales de santé ;
- l'action dès l'enfance. À de nombreuses reprises, les acteurs de la prévention présents ont rappelé que l’évolution des comportements en matière de santé se jouait principalement dans la petite enfance. Les efforts de décloisonnement doivent en particulier bénéficier à ce public ;
- qu'agir sur les comportements ne suffit pas. Il faut aussi agir dans la durée sur les déterminants de santé, sur les déterminants sociaux et l’environnement, pour casser la reproduction des inégalités sociales de santé ; que l’éducation pour la santé, à l’image de tous les métiers de la santé, a besoin d’intervenants experts. Reconnaitre, évaluer, encourager la professionnalisation des acteurs de terrain est un impératif ;
- que les acteurs de la prévention doivent penser et agir collectivement par le transfert des bonnes pratiques, des savoirs, la mutualisation des actions sur un même territoire ou vers un même objectif.
Enfin,Christian Dubosq a réaffirmé la volonté et la capacité de l’ARS à soutenir les projets qui iraient dans ce sens et dont l’efficacité est démontrée.
Au total, ce sont 700 picards - citoyens, professionnels de la santé, élus, partenaires sociaux - qui ont ainsi contribué à la stratégie nationale de santé. Avant le forum régional,cinq débats publics organisés à l’initiative de la CRSA, dans les territoires de santé, avaient porté sur l’accès aux soins de premier recours.
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