L'Inpes a mis en ligne le chapitre sur la tabagisme en France, issu du Baromètre santé 2010. Il explore la consommatyion de tabac depuis 2000 ainsi que les représentations liées au produit et avance des explications sur les évolutions de la consommation dans différentes sous-populations (hommes, femmes, jeunes, précaires, etc.).
Le Baromètre montre une hausse du tabagime entr 2005 et 2010, alors qu'il était en baisse depuis plus de vingt ans. La proportion de fumeurs quotidiens passe ainsi de 27,0 % à 29,1 %, tendance qui se confirme notamment chez les femmes âgées de 45 à 65 ans, et qui s'accompagne d'un recul des craintes exprimées à l'égard des maladies liées au tabac (26,8 % en 2010 contre 29,3 % en 2005).
L'enquête révèle cependant une baisse du nombre moyen de cigarettes fumées par jour. Les auteurs mettent cela en relation avec la diminution de la consommation des gros fumeurs, probablement liée à l'interdiction de fumer dans les lieux publics, et en particulier sur le lieu de travail. La forte baisse du tabagisme chez les jeunes (15-19 ans), observée depuis la fin des années quatre-vingt-dix, s'interrompt en 2010, avec un écart entre filles (20,7 %) et garçons (26,5 %) pour l'usage quotidien. L'initiation au tabagisme semble cependant de plus en plus tardive : 16,4 ans sur la période 2005-2010, contre 16 ans en 2000-2005 et 15,6 ans en 1995-2000. Cette évolution pourrait être attribuée à l'interdiction de vente de tabac aux moins de 16 ans en 2004, puis à l'ensemble des mineurs depuis 2009, ainsi qu'aux hausses de prix successives depuis 2007.
En 2010, 40 % des sondés déclarent ainsi ne jamais fumer chez eux et les fumeurs ne sont plus que 26,9 % à penser que « Fumer permet d'être plus à l'aise dans un groupe », contre 36,6 % en 2005. Le tabagisme apparaît associé à un niveau socioéconomique moins élevé en termes de diplôme, de revenu, de profession ou de situation professionnelle, en particulier pour la situation de chômage. Si l'envie d'arrêter de fumer semble relativement homogène, les ouvriers, les moins diplômés, les personnes disposant de faibles revenus et les chômeurs affichent moins de réussite en matière de sevrage. Ces publics constituent de ce fait des cibles prioritaires des actions de prévention et d'éducation à la santé.
Enfin, 37,4 % des personnes qui souhaitent arrêter de fumer envisagent de se faire aider par un médecin. Sachant qu'un conseil délivré par un généraliste ou un professionnel de santé lors d'une consultation de routine augmente de façon significative les chances d'arrêter de fumer pour une durée d'au moins six mois, le rôle du praticien dans la prise en charge du sevrage tabagique devrait être renforcé. L'enquête Baromètre santé Inpes 2010 a été menée du 22 octobre 2009 au 3 juillet 2010, auprès de 27 653 personnes interrogées sur plus de vingt-cinq thématiques.