L'état de santé en France serait relativement bon, mais marqué par de fortes disparités. C'est ce qui ressort de la sixième édition du rapport sur l’État de santé de la population en France publié par la Drees. Outre le suivi des 100 objectifs d’amélioration de la santé de la population fixés par la loi relative à la santé publique du 9 août 2004, cette nouvelle édition a été enrichie et rassemble un total de 200 indicateurs.
Les différences d’espérance de vie entre femmes et hommes. L'espérance de vie de 85,4 ans pour les femmes (+ 1,6 année en 10 ans) et de 79,2 ans pour les hommes en 2014 (+ 2,5 années en 10 ans). Elle est parmi les plus élevées d’Europe. Mais s'ils vivent de plus en plus longtemps, les Français souffrent davantage de maladies chroniques, conséquences directes du vieillissement de la population : entre 2010 et 2012, le cap des 3 millions de Français atteints de diabète a ainsi été franchi.
En revanche, les disparités sociales demeurent
À âge et à sexe égal, la présence de problèmes de santé est liée à la position sociale et au niveau d’études. Le risque de maladie ou d’une mortalité prématurée diminue tout au long de la hiérarchie sociale. Les conditions de vie et de travail, les modes de vie et les comportements à risque peuvent expliquer ces inégalités. L’étude met en évidence les inégalités de mortalité : l’écart d’espérance de vie à 35 ans entre cadres et ouvriers atteint 6,3 ans pour les hommes et 3 ans pour les femmes. Plus l’espérance de vie est courte, plus les années d’incapacités fonctionnelles sont nombreuses. Cette inégalité sociale se mesure aussi avant la naissance (taux de prématurité et de petit poids de naissance plus élevé chez les femmes aux revenus faibles) et pendant l’enfance (état de santé buccodentaire, surcharge pondérale ou obésité).
Les inégalités sociales influent encore largement sur l’état de santé de la population : les enfants d’ouvriers ont 10 fois plus de chances d’être obèses que les enfants de cadres, les cadres vivent dix années de plus que les ouvriers sans limitations fonctionnelles…
L’étude identifie aussi des disparités territoriales, étroitement liées aux disparités sociales. Par exemple, on mesure une différence de 5 points entre métropole et départements d’outre-mer (Dom) pour la mortalité infantile. Dans l’ensemble, la situation périnatale des Dom est défavorable par rapport à celle observée en métropole.