Le rapport de suivi de l'éducation et de la formation met en exergue les conséquences des restrictions budgétaires et de l'inadéquation des qualifications
Le rapport de suivi annuel de l'éducation et de la formation, publié pour la première fois en novembre 2012, examine l'évolution des systèmes d'éducation et de formation en Europe. Il tient compte non seulement de critères de référence et d'indicateurs spécifiques, mais également d'études et de changements stratégiques récents et à venir. Il met en lumière l'évolution récente des politiques et des analyses dans le domaine de l'éducation et de la formation.
Le rapport de suivi 2013 confirme la baisse du taux d'emploi des jeunes diplômés ayant décroché au moins un diplôme du second cycle de l'enseignement secondaire : seuls 76 % d'entre eux ont trouvé un emploi, alors qu'ils étaient 82 % en 2008. Si un diplôme universitaire procure encore un avantage évident sur le marché du travail dans tous les États membres, un diplômé de l'enseignement supérieur sur cinq occupe cependant un poste correspondant à un niveau de qualification inférieur.
Ainsi, seize États membres ont réduit leurs dépenses en matière d'éducation entre 2008 et 2011, et six d'entre eux ont continué à appliquer des restrictions budgétaires importantes en 2012.
Avec la lente augmentation du taux de diplômés de l'enseignement supérieur, qui s'élève désormais à 35,7 % alors que l'objectif d'Europe 2020 est de 40 %, la priorité des politiques menées évolue vers la réduction du taux de décrochage scolaire, l'augmentation de la qualité et de la pertinence des programmes et la promotion de la mobilité internationale des étudiants. La mobilité internationale dans l'enseignement supérieur accroît la probabilité de la mobilité après l'obtention du diplôme et peut contribuer à lutter contre l'inadéquation des qualifications et les goulets d'étranglement qui en résultent sur le marché du travail européen
Le rapport de suivi met en exergue plusieurs problèmes liés à la formation :
- l'inégalité reste l'une des principales caractéristiques de nombreux systèmes d'éducation et de formation en Europe. En témoignent les lacunes marquées en matière de compétences et de qualifications de certains groupes tels que les jeunes issus de l'immigration. Alors que ces inégalités ont de graves conséquences pour les particuliers ainsi que pour les progrès économiques et la cohésion sociale, la capacité à faire face à ce problème varie fortement d'un État membre à l'autre ;
- l'évolution démographique a des répercussions considérables sur le corps enseignant : dans de nombreux États membres, la plupart des enseignants font partie de la tranche d'âge la plus élevée et rares sont ceux qui ont moins de 30 ans. Il convient de repenser la manière d'attirer, de recruter et de former les meilleurs candidats et de veiller en outre à ce qu'ils soient soutenus dans leur évolution professionnelle tout au long de leur carrière :
- l'Europe accuse un certain retard dans la mise à disposition de ressources éducatives libres et de cours en ligne ouverts et massifs (MOOC). Bien que le recours aux technologies numériques soit pleinement ancré dans les usages en ce qui concerne les relations interpersonnelles, le monde du travail et le commerce, ces technologies ne sont pas exploitées au maximum dans l'éducation et la formation en Europe. Si 70 % des enseignants de l’UE reconnaissent qu’il importe d’utiliser des méthodes d’enseignement s’appuyant sur les TIC, seuls 20 % des étudiants sont formés par des enseignants qui se sentent à l'aise avec les technologies numériques et qui sont favorables à leur utilisation.
Une récente étude de l'OCDE sur les compétences des adultes (IP/13/922) montre que dans l'Union européenne, un adulte sur cinq ne dépasse pas le niveau de base en lecture et en écriture. En calcul, ce chiffre est proche d'un sur quatre. La participation des adultes à la formation tout au long de la vie s'élève à moins de 10 % et concerne avant tout des personnes jeunes et possédant un niveau d'instruction élevé plutôt que ceux qui en ont le plus besoin.