Jacky Le Menn et Paul Chalvin ont mené une mission sur l'attractivité de l’exercice médical à l’hôpital public. Leur conclusion est qu’il n’existe pas de « remède miracle » pour restaurer cette attractivité, cependant qu'elle formule quelque cinquante-sept préconisations, adressées aussi bien aux pouvoirs publics qu’aux établissements, visant à donner envie aux jeunes praticiens d’exercer à l’hôpital public et aux moins jeunes d’y rester.
La mission préconise des mesures immédiates afin de pallier le choc démographique dans le corps des praticiens hospitaliers. Il s’agit de permettre aux praticiens qui le souhaitent de travailler jusqu’à un âge plus avancé (propositions 1 à 2). Elle souhaite que soit assaini le recours au marché de l’intérim (propositions 3 à 6) et que des pools régionaux de praticiens hospitaliers titulaires permettent de réaliser des missions de remplacement (proposition 7).
Elle souhaite la simplification du recrutement des médecin par un accès facile et rapide aux offres d’emploi à l’hôpital et un assouplissement des contraintes propres aux différents statuts pour donner aux établissements des marges de manœuvre (propositions 8 à 10) ; de même qu'elle souhairte une réflexion sur le concours de praticien hospitalier en lien avec la réforme de l’internat (proposition 11).
Les auteurs proposent d’améliorer la rémunération en début de carrière (propositions 13 et 14) et de considérer les groupements hospitaliers de territoire (GHT) comme la principale réponse au déficit d’attractivité de certains établissements.Ils préconisent la création d’une prime de solidarité territoriale (proposition 15). Par ailleurs, d’autres mesures s’imposent pour pallier les insuffisances des régimes indemnitaires (propositions 16 à 22) et faciliter les reconversions professionnelles (proposition 23).
Il importe de dynamiser les parcours professionnels en généralisant les profils de postes (proposition 24) et en reconnaissant la pluralité des missions confiées aux praticiens hospitaliers (proposition 25).
Les deux auteurs recommandent que soit maintenue une équité de traitement dans le cadre d’un socle statutaire commun pour garantir le respect de la réglementation et répondre à une certaine autonomie dans l'exercice professionnel (propositions 26 à 31).
La mission se penche aussi sur la formation médicale continue (proposition 32) et l'amélioration des conditions de travail et la qualité de vie au travail (propositions 33 à 40).
Les auteurs confirment le rôle des médecins dans la gestion de l’hôpital et réaffirment l’importance des équipes médicales comme socles à partir desquels s’organise l’activité hospitalière, y compris à l’échelle du territoire (propositions 41 à 43).
Enfin, la mission propose de revoir et de clarifier le mode de financement des investissements hospitaliers et formule des préconisations visant à accroître la réactivité des établissements publics de santé pour le développement de nouvelles activités (propositions 44 à 48). Elle repositionne les coûts nécessairement induits par ses préconisations dans une approche globale des enjeux du financement du système de santé, de l’organisation de l’offre, et de la politique de qualité et d’efficience (propositions 49 à 57).