RÉGION
La mobilité en Hauts-de-France
Dans sa lettre de juin, Sylvie Charrière, commissaire à la lutte contre la pauvreté en Hauts-de-France a mis en avant la problématique de la mobilité dans la région. La mobilité physique ou psychosociale est un élément essentiel pour le maintien du lien social, l’accès aux soins, la poursuite d’études ou de formations, l’accès aux loisirs, etc. En somme, la mobilité est synonyme d’autonomie et pour les personnes en situation de précarité, l’incapacité à se déplacer est souvent identifiée comme un frein pour l’accès aux droits et à l’emploi.
En Hauts-de-France, plus de quatre personnes sur cinq utilisent quotidiennement la voiture pour aller travailler tandis que plus d’un quart des personnes en insertion professionnelle abandonnent leur emploi ou formation pour des raisons de mobilité. Face à ce constat, il est nécessaire que les acteurs de la mobilité et les collectivités développent l’offre de service proposée aux habitants pour leur redonner du pouvoir d’agir.
Tour d’horizon de quelques initiatives en région
• Le bus départemental pour l’emploi dans l’Oise
Lancé en 2016 par le Conseil départemental de l’Oise, le bus pour l’emploi est un dispositif gratuit, ouvert à tous et sans rendez-vous, destiné à accompagner les populations de zones rurales vers l’emploi et la formation. Ce bus s’adresse aux demandeurs d’emploi et aux personnes en recherche de formation, mais aussi aux employeurs locaux qui pourraient rencontrer des difficultés à recruter. Le binôme chauffeur agent d’accueil et conseiller en insertion professionnelle est chargé d’informer, orienter et mettre en relation employeurs et demandeurs d’emploi. Le département compte aujourd’hui cinq bus, qui se déplacent dans les communes de moins de 5 000 habitants qui comptent plus de 30 demandeurs d’emploi inscrits à France Travail.
• Les camions bleus France services dans le Nord
Afin d’accompagner les Nordistes dans leurs démarches administratives (santé, emploi, retraite, impôts, etc.), et en complément des Maisons France services, lieux d’accueil fixes, le département du Nord a mis en place des lieux d’accueil itinérants, les Camions bleus France services. Ces bus, au nombre de six actuellement, répondent ainsi à des enjeux de non-recours aux droits. Retrouvez les étapes des bus France service sur la cartographie des ressources numériques des Assembleurs, dans la rubrique "structures mobiles / multi-sites / itinérantes".
• Le MuMO, musée mobile sur les routes des Hauts-de-France
Le Musée Mobile, MuMo, est une initiative itinérante qui vise à agir en faveur de la démocratisation culturelle dans les QPV et les zones rurales de toute la France. L’objectif est de donner l’opportunité aux jeunes éloignés des centres culturels d’accéder à une expérience artistique et esthétique dès le plus jeune âge. Le MuMo prend la forme d’un container qui peut aisément voyager par bateau ou camion. Parvenu à destination, il se transforme en un musée et organise des ateliers de pratique artistique en prolongement de la visite. Sensible à l’enjeu d’égal accès à la culture, la Commissaire soutient l’association des Amis du MuMo pour un déploiement dans les Hauts-de-France en 2024.
En savoir +
Le Bus départemental pour l’Emploi du Conseil départemental de l’Oise
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RÉGION
Près d'un senior à domicile sur dix en perte d'autonomie dans les Hauts-de-France
Les Hauts-de-France comptent 1 455 000 personnes âgées de 60 ans ou plus, soit 24 % de la population régionale en 2020. D’ici 2070, si les tendances démographiques actuelles se poursuivent, cette proportion devrait augmenter pour atteindre 33 % des habitants de la région. La hausse serait encore plus marquée pour les tranches d’âge les plus élevées et les plus confrontées à la perte d’autonomie.
Parmi les seniors vivant à domicile dans la région, plus de 133 000 personnes de 60 ans ou plus déclarent éprouver d’importantes difficultés dans les actes de la vie quotidienne en 2021 : 9,3 % des seniors à domicile sont ainsi considérés en perte d’autonomie, une proportion plus élevée qu’en France métropolitaine (7,2 %). Les Hauts-de-France affichent ainsi l’un des plus forts taux de seniors à domicile en perte d’autonomie.
Les femmes, notamment du fait d’une espérance de vie plus élevée, sont davantage concernées que les hommes. Dans la région, 11 % des femmes âgées de 60 ans ou plus, vivant à domicile, sont confrontées à une perte d’autonomie, contre seulement 7 % des hommes. À partir de 85 ans, plus de quatre femmes sur dix souffrent d’une perte d’autonomie, tandis qu’ils sont à peine trois hommes sur dix dans cette situation aux mêmes âges.
La prévalence de perte d’autonomie dans les Hauts-de-France s’explique notamment par le niveau de vie moins élevé des habitants. Les difficultés financières peuvent en effet limiter l’accès aux soins ou empêcher d’adopter une bonne hygiène de vie. De plus, des conditions de travail plus pénibles ont, à terme, des effets néfastes sur la santé. Or, les ouvriers, plus exposés à des pénibilités, sont surreprésentés dans les Hauts-de-France, en lien avec le passé industriel de la région.
La perte d’autonomie se définit par une accumulation de limitations fonctionnelles. Dans la région, 28 % des seniors à domicile éprouvent au moins une difficulté d’ordre moteur (monter un escalier par exemple), sensoriel (vue ou audition) ou cognitif (compréhension ou concentration). Cette proportion est supérieure de près de 5 points à celle constatée au niveau national. À partir de 85 ans, près de deux seniors sur trois sont concernés.
En 2021, dans les Hauts-de-France, tous les seniors en perte d’autonomie vivant à domicile reçoivent de l’aide pour les actes de la vie quotidienne, que cette aide soit professionnelle ou technique ou qu’elle vienne de l’entourage. Dans neuf cas sur dix, les différents types d’aide se cumulent. Qu’ils souffrent ou non d’une perte d’autonomie, les seniors des Hauts-de-France vivant à domicile recourent plus souvent qu’ailleurs à une aide, surtout celle de leur entourage (21 %). La région se distingue en effet par la plus forte solidarité intergénérationnelle de France métropolitaine.
Catherine Barkovic, Noémie Grandperrin (Insee)
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RÉGION
Politique de la ville : nouvelle cartographie des quartiers prioritaires
Mise à jour en métropole pour la première fois depuis sa création en 2014, la cartographie des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) a évolué au 1er janvier 2024. Au niveau national, 40 quartiers sortent du zonage en raison d’une amélioration socio-économique ou d’une évolution démographique, 960 quartiers voient leur zonage évoluer, et 111 nouveaux quartiers entrent dans la liste des QPV.
Créés par la loi de nouvelle géographie prioritaire de 2014, dite loi Lamy, un QPV est défini comme un quartier d’au moins 1 000 habitants, situé dans une unité urbaine de plus de 10 000 habitants, caractérisé par un « décrochage » du revenu des ménages par rapport aux revenus de l’unité urbaine et de la France métropolitaine. L’objectif avec ce zonage est de concentrer les moyens d’intervention, en matière fiscale mais aussi en termes d’éducation, d’emploi ou d’insertion, au profit des quartiers dont les habitants rencontrent les plus grandes difficultés.
Avec cette mise à jour du zonage pour coller aux évolutions des territoires, les Hauts-de-France comptent à présent 204 quartiers prioritaires, contre 199 précédemment. Les évolutions sont les suivantes :
• Le département de l’Aisne n’enregistre pas de modification majeure et compte toujours 17 QPV, répartis sur les communes de Château-Thierry, Chauny, Tergnier, La Fère, Laon, Saint-Quentin, Soissons, Villers-Cotterêts et Hirson.
• Le Nord compte désormais 94 QPV, contre 91 précédemment. Outre le maintien ou l’extension de nombreux QPV, quatre nouveaux quartiers font leur entrée dans le zonage : le quartier prioritaire d’Aulnoye-Aymeries Multisites, le quartier Bruay centre - Pont de Bruay à Bruay-sur-l’Escaut, Cœur de ville à Cappelle-la-Grande et Le Parc à Haubourdin.
• Le quartier Les Abords du Parc à Liancourt, dans l’Oise, est le seul QPV de la région à sortir du zonage dans le cadre de cette refonte. Par ailleurs, le département compte désormais 19 QPV, puisque deux nouveaux quartiers intègrent le zonage : Jaurès - Gare à Creil et Montupet à Nogent-sur-Oise.
• Le département du Pas-de-Calais comptabilise 64 QPV, dont un nouveau quartier, celui des Vérotières à Berck-sur-Mer, commune qui entre pour la première fois dans le zonage.
• Quant à la Somme, elle compte désormais 10 QPV, répartis entre les communautés d’agglomérations de la Baie de Somme, qui en compte trois, et celle d’Amiens Métropole qui en compte sept, dont un nouveau quartier, celui d’Elbeuf-Lescouvé à Amiens.
Retrouvez ici la cartographie interactive de la Dreets pour explorer les évolutions en Hauts-de-France.
Quartiers 2030
La nouvelle cartographie des quartiers prioritaires de la ville servira de base pour la mise en place en 2024 des contrats de ville « Engagement Quartiers 2030 ».
Afin de favoriser la participation des habitants de ces quartiers prioritaires à l’élaboration de ces futurs contrats de ville, la secrétaire d’État chargée de la ville, Sabrina Agresti-Roubache, a lancé la concertation « Quartiers 2030 : vos projets pour les quartiers ». Cette concertation, qui s’est déroulée à l’automne 2023, a permis aux habitants qui le souhaitaient de répondre à un questionnaire en ligne sur une plateforme dédiée, et/ou de participer à des réunions de concertation organisées dans leur quartier.
Les nouveaux contrats de ville, qui doivent être signés durant le premier semestre 2024, auront notamment pour objectif « [d’]assurer des réponses de qualité aux attentes des habitants, parmi lesquelles la sécurité, l’écologie du quotidien et l’accès à tous les services publics1 »
1 Circulaire du 31 août 2023 relative à l’élaboration des contrats de ville 2024-2030 dans les départements métropolitains.
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Nouvelle carte des quartiers prioritaires de la politique de la ville
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EUROPE
Pacte vert pour l'Europe
Feuille de route environnementale de la Commission européenne, le Pacte vert est un ensemble de politiques visant à transformer de nombreux secteurs de la société, pacte dont la principale ambition est que l’Union européenne atteigne la neutralité climatique en 2050.
Suite à la déclaration, en novembre 2019, de l’urgence climatique par le Parlement européen, la Commission a dévoilé une feuille de route, le Pacte vert, afin de respecter l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et de faire baisser significativement les émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’ambition pour l’Europe est d’atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050.
Ce Pacte vert repose principalement sur la loi européenne sur le climat, adoptée en juin 2021, qui rend juridiquement contraignant l’objectif intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 et celui de neutralité climatique d’ici à 2050. Ce pacte se veut ambitieux face à un défi planétaire et complexe :
« Toutes les actions et politiques de l’UE devront contribuer à atteindre les objectifs du pacte vert pour l’Europe. Les défis sont complexes et interdépendants. Les mesures à prendre doivent être audacieuses et complètes et chercher à optimiser les bénéfices pour la santé, la qualité de la vie, la résilience et la compétitivité ».
En juillet 2021, la Commission a présenté un ensemble de mesures « Fit for 55 » pour atteindre cette neutralité climatique : taxe carbone aux frontières de l’UE, fin des voitures thermiques pour 2035, fin des quotas de carbone gratuits pour l’aviation et augmentation de la part des carburants durables, doublement de la part des énergies renouvelables, création d’un fonds social pour le climat, etc. Afin de s’assurer de la mise en place du Pacte vert dans les différents États membres, la loi européenne sur le climat prévoit un système d’évaluation tous les 5 ans par la Commission afin de mesurer les efforts menés par les États membres en matière d’adaptation au changement climatique et de neutralité carbone.
Fonds pour une transition juste
Avec la transition écologique, certains secteurs industriels vont être amenés à disparaître, ce qui pose des problèmes économiques et sociaux dans de nombreux territoires européens, notamment les régions à forte intensité de carbone, fortement dépendante des énergies fossiles. Afin de limiter les conséquences sociales, le Fonds pour une transition juste, doit permettre de soutenir via des subventions les secteurs en déclin ou qui sont appelés à se transformer avec la transition écologique.
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Le Fonds pour une transition juste (FTJ)
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NATIONAL
Le Pacte des solidarités
Le 18 septembre dernier, la Première ministre, Élisabeth Borne, a présenté le nouveau plan du Gouvernement pour lutter contre la pauvreté. Ce Pacte des solidarités, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024, a été élaboré en concertation avec l’ensemble des acteurs du domaine, afin de poursuivre et d’approfondir la dynamique de prévention et de lutte contre la pauvreté initiée avec la stratégie de lutte contre la pauvreté 2018-2022.
Si le modèle social français est dans l’ensemble performant, trois faiblesses persistent : la forte reproduction de la pauvreté entre générations, la difficulté à sortir de la pauvreté rapidement et le non-recours persistant aux droits. Partant de ce constat, le Gouvernement propose dans ce Pacte 25 mesures pour lutter contre la pauvreté, réunies en quatre orientations principales :
• Prévenir la pauvreté et lutter contre les inégalités dès l’enfance
Dans la logique de la Garantie européenne pour l’enfance, il s’agit de poursuivre et d’amplifier les politiques menées depuis 2018, en s’assurant que le déploiement du service public de la petite enfance bénéficie à tous et en agissant aux âges clés pour prévenir les ruptures. Les mesures comprennent 200 000 nouvelles places d’accueil dans le service public de la petite enfance, le développement d’un maillage territorial en structures de soutien à la parentalité ou encore un objectif de 100 % de scolarisation effective pour les enfants mal logés.
• Amplifier la politique d’accès à l’emploi pour tous
Pour lutter contre la pauvreté, il est essentiel de favoriser l’insertion socioprofessionnelles des publics précaires. En lien avec France travail, dont l’objectif est le plein emploi d’ici 2027, il s’agit notamment d’améliorer l’accompagnement vers l’emploi via des dispositifs tels que le CEJ (Contrat d’Engagement Jeune) pour les jeunes en rupture, mais aussi de lever les freins sociaux à l’accès à l’emploi (garde d’enfant, accompagnement vers le logement, mobilité...).
• Lutter contre la grande exclusion grâce à l’accès aux droits
En complément du dispositif Solidarité à la source, qui doit permettre de simplifier l’accès et le maintien des droits, de renforcer la détection du non-recours et d’organiser des campagnes d’aller-vers, l’objectif est de déployer massivement les démarches d’aller-vers et les accueils sociaux pour lutter contre le non-recours, et de renforcer le dispositif du Logement d’abord pour prévenir les expulsions.
• Construire une transition écologique solidaire
En coordination avec l’objectif de justice sociale de la planification écologique, le Pacte comprend des mesures permettant d’assurer des solutions adaptées aux problématiques des plus modestes face à la transition écologique et à la hausse de leurs dépenses contraintes.
« Ce Pacte, c’est œuvrer pour l’égalité des chances et lutter contre les déterminismes, qui peuvent tracer, dès l’enfance, des trajectoires de vie et condamner les rêves et les talents de certains de nos concitoyens. »
Élisabeth BORNE, Première ministre
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