Le 13 octobre a été présenté en conseil des ministres le bilan à trois ans de la Stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté
Lancée en septembre 2018 dans un cadre interministériel, la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté vise à répondre aux problématiques de reproduction de la pauvreté, de précarité des jeunes, d’insertion et d’accès aux droits.
Elle s’appuie sur deux orientations prioritaires : la lutte contre les inégalités sociales dès le plus jeune âge et l’engagement d’une politique de sortie de la pauvreté par l’insertion et l’emploi. Dès 2019, des commissaires à la lutte contre la pauvreté ont été nommés en région tandis qu’une politique de contractualisation s’est opérée avec les collectivités locales (conseils régionaux, départementaux, communes) autour d’objectifs socles et spécifiques, définis par les collectivités en fonction du contexte territorial. La Stratégie s’est appuyée sur des synergies avec le secteur associatif, les entreprises et les personnes concernées.
Cinq axes ont été développés : égalité des chances dès les premiers pas et droits fondamentaux des enfants, parcours de formation pour tous les jeunes, accès aux droits, lutter contre les inégalités de santé et accompagnement vers l’activité pour sortir de la pauvreté.
La crise sanitaire a cependant aggravé les inégalités déjà constatées, certaines mesures ont dû être renforcées pour parer à l’urgence sociale sans pour autant que tous les bénéfices de la Stratégie puissent en être retirés.
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5e conférence régionale de la lutte contre la pauvreté
Sous la conduite de Rodolphe Dumoulin, commissaire à la lutte contre la pauvreté, la stratégie pauvreté a conforté les coopérations entre les acteurs.
La région Hauts-de-France est l’une des plus pauvres régions françaises.
Le taux de pauvreté s’affiche à 18,3 % de la population, soit 3,6 % de plus que la moyenne nationale. L’État, les cinq départements, le conseil régional, Lille Métropole et Amiens ont contractualisé leurs politiques avec une enveloppe de 23,3 millions d’euros en 2020. Dans le cadre de France Relance, 6,6 millions d’euros ont contribué au plan de soutien aux associations de lutte contre la pauvreté.
Trois enjeux principaux
Trois principaux enjeux ont été retenus en région Hauts-de-France, portés par une mobilisation des acteurs publics et privés.
Le premier est la construction de réponses inter-associatives liées à la précarité alimentaire, à l’accès au logement des personnes
sans domicile ainsi qu’à la résorption des bidonvilles, en particulier dans la métropole européenne de Lille.
Le deuxième enjeu est celui de la relance inclusive par le renforcement de l’accompagnement vers l’emploi de ceux qui en sont le plus éloignés. Trois territoires avec les plus forts taux de chômage sont particulièrement concernés : bassin minier, Sambre Avesnois-Thiérache (Sat) et bassin creillois. Les actions conjuguées de pôle emploi et des conseils départementaux ont par exemple permis à ces territoires de retrouver dès le deuxième trimestre 2021 le nombre d’allocataires du RSA d’avant la crise sanitaire.
Enfin, le troisième enjeu, mobilisant l’Éducation nationale et les missions locales, est celui de la lutte contre le décrochage des 7,8 % de jeunes de 16 et 17 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation (Neet). Ce taux est le plus élevé de toutes les régions.
Repères
• 1 835 sortants d’hébergement ayant eu accès au logement social en 2020
• 236 050 repas à un euro servis dans les cantines depuis 2019
• 21 299 bénéficiaires des petits déjeuners gratuits à l’école depuis 2019
• 81 829 bénéficiaires supplémentaires de la complémentaire santé solidaire en 2020
• 877 nouvelles places d’accueil du jeune enfant depuis 2020
• 28 nouveaux centres sociaux ou espaces d’animation de la vie sociale depuis 2019
• 1 978 demandeurs d’emploi en accompagnement global en 2020
• 14 504 entrées en Garantie jeunes en 2020
• 55 Points conseils budget en 2021
Faits marquants
20 nouvelles épiceries solidaires en cours de création dans les Hauts-de-France : une autre manière de répondre à l’urgence alimentaire, prioritairement dans les zones blanches insuffisamment couvertes par les dispositifs d’aide existants.
La Break Poverty foundation mobilise à Béthune onze entreprises pour soutenir cinq projets associatifs visant à prévenir la pauvreté des enfants et des jeunes.
GREPA (Réfléchir ensemble, proposer, agir) : une centaine de personnes en situation de pauvreté sont engagés dans quinze groupes ressources répartis sur l’ensemble de la région pour prendre part à la stratégie pauvreté avec l’aide de l’association Participation et Fraternité.
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Le terme vulnérabilité souligne la fragilité ou la précarité et s’applique aussi bien à des personnes, à des groupes humains qu’à des objets ou à des systèmes.
On peut donc définir une vulnérabilité territoriale comme la fragilité d’un territoire sur différents plans : sociaux, économiques, démographiques, financiers, naturels ou climatiques. La vulnérabilité d’un territoire constitue une situation de désavantage par rapport à d’autres espaces. Les individus, les collectivités, les entreprises connaissent davantage de difficultés dans ces territoires.
Si pour un être humain, la vulnérabilité peut avoir des conséquences en termes d’autonomie, de santé, de dignité, d’intégrité physique ou psychique, on peut évoquer pour des territoires la difficulté à se transformer, à investir ou à innover. Elle est une clé de lecture pour mettre en place des politiques régionales visant à réduire les différences entre espaces et pour promouvoir une forme d’équilibre territorial à l’instar des objectifs du Sraddet.
Ces notions ont pris une acuité supplémentaire avec la crise sanitaire actuelle qui rappelle que nos sociétés sont soumises à une instabilité chronique à laquelle nos territoires vont devoir s’adapter.
L’objectif de ce numéro de la collection Repères est d’avoir un positionnement des territoires infra-régionaux entre eux afin de constater les déséquilibres existants et analyser leur cumul potentiel.
Typologie des vulnérabilités territoriales
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Repères Hauts-de-France n°29 : Une approche multidimensionnelle des vulnérabilités territoriales qui témoignent des déséquilibres infrarégionaux
L’Observatoire Data Publica s’est intéressé à la place du numérique dans les équipes municipales après les élections de 2020.
Portés par la crise sanitaire, l’emploi des outils numériques et l’introduction du télétravail ont été importants en 2020, et les équipes municipales issues des élections y ont été très sensibles. Ainsi, 95 % des cent communes les plus importantes, et 86 % des EPCI se sont dotés d’une délégation intégrant les enjeux numériques.
Pour 56 % des communes, la délégation est portée par un maire-adjoint, par un vice-président pour 76 % des intercommunalités.
Le numérique entre dans les intitulés
Les intitulés des délégations ont largement abandonné le terme « d’informatique » (2 % des délégations) au profit de numérique (70 %), mais aussi de smart city, territoire intelligent, villes connectées ou encore gestions des données, open data voire intelligence artificielle. Les centres d’intérêt ont aussi bougé depuis le dernier mandat municipal. Alors que la notion de haut-débit était encore fortement présente dans les délégations, aujourd’hui plusieurs territoires, plusieurs élus sont en charge de la stratégie ou de la gouvernance de la donnée, voire pour l’un d’entre eux la participation citoyenne numérique (Montpellier) ou les nouvelles technologies et la protection des libertés (Dijon).
Créé en janvier 2020 par quatre entreprises du secteur, l’Observatoire Data Publica a pour objet principal l’étude des usages des données par les acteurs publics.
Structure à but non lucratif, elle mène des études et participe à des recherches sur le développement des nouveaux usages de la donnée dans la sphère publique, notamment le big data et les outils mobilisant de l’intelligence artificielle.
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La 5e conférence régionale des acteurs de prévention et de la lutte contre la pauvreté s’est tenue le 7 juillet 2021. Elle a mis en lumière l’engagement des acteurs.
La conférence a rappelé l’ambition de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté de mobiliser l’ensemble des acteurs et de renforcer la coopération au service des plus pauvres.
Elle a notamment été axée sur la mobilisation des maires, au cœur de la coopération entre l’ensemble des acteurs de terrain, économiques et sociaux, institutionnels et associatifs. Avec les communes, quatre axes ont été particulièrement mis en avant : développement de l’offre d’accueil de la petite enfance et soutien à la parentalité, aller au-devant des jeunes sans emploi ni formation en mobilisant missions locales et Éducation nationale, favoriser l’accès au logement et, enfin, accélérer le retour à l’emploi de ceux qui en sont les plus éloignés.
Ces thèmes ont été débattus au cours des trois tables rondes de la conférence :
- prévention et éducation pour s’attaquer aux racines de la pauvreté dès le plus jeune âge ;
- accès aux droits et action sociale de proximité avec les CCAS en première ligne ;
- insertion et emploi des jeunes avec les missions locales en première ligne.
Par ailleurs, la mobilisation des départements, de la région ainsi que des métropoles de Lille et d’Amiens a été soutenue par l’État par un financement qui est passé de 10 à 25 millions d’euros.
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