L’épidémie liée à la Covid-19 a bouleversé l’ensemble des secteurs d’activité et le Gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire prolongé jusqu’au 10 juillet.
Les Hauts-de-France particulièrement touchés
Les Hauts-de-France figurent parmi les régions les plus touchées, même si des disparités départementales existent.
Hormis l’information récente où un patient français aurait été découvert positif dès la fin décembre en Seine-Saint-Denis, le patient 0 serait hauts-français et plus précisément du sud du département de l'Oise. Ainsi un des premiers clusters au niveau national a pu être repéré à Crépy-en-Valois/Creil et, au 5 mars 2020, il était le plus important des six clusters identifiés, avec 99 cas confirmés.
Entre l’apparition de l’épidémie et jusque au début du mois d'avril le nombre de personnes hospitalisées pour Covid-19 n’a cessé de croître. En France, il est
passé de presque 3 000 le 18 mars à prés de 21 400 le 11 mai, jour de déconfinement, après s’être élevé à 31 000 le 14 avril. La région Hauts-de-France a connu la même évolution passant de 311 hospitalisations à quelque 2 500 le 14 avril, pour redescendre à 1 900. En région, le maximum d’hospitalisations se situe entre les 14 et 21 avril, soit quelques jours après le niveau national (12-15 avril). Depuis le 21 avril, la décroissance est continue : le 11 mai, il y avait déjà moins de personnes hospitalisées que le 3 avril, soit 1 914.
En ce qui concerne les hospitalisations, le ratio hommes-femmes montre que depuis le début de l’épidémie, il y a toujours eu plus d’hommes hospitalisés que de femmes : le 17 mars, on enregistrait 1,2 homme pour une femme. Ce ratio n’a cessé de décroître jusqu’au 30 mars où il s’établissait à 104 hommes pour 100 femmes. Depuis, le ratio a continûment baissé. Il a été quasiment équivalent à 1 entre le 17 et le 20 avril, pour s’inverser depuis.
Les différences entre les départements sont importantes. En nombre absolu, le département du Nord a reçu le plus de personnes en hospitalisation et l’Aisne le moins. Rapportés aux populations départementales, les taux d’hospitalisation montrent une réalité assez différente, avec des taux plus élevés dans le sud de région. Ainsi, le 11 mai, le taux d’hospitalisation est de 121 pour 100 000 habitants dans les Hauts-de-France, allant de 116 (Nord) à 251 (Aisne).
En fonction du genre, les données d’hospitalisation du Pas-de-Calais varient. Pour les femmes, elles sont proches de celles des trois départements du sud de la région, alors qu’elles s’en éloignent pour les hommes entre la fin mars et la mi-avril pour s’en rapprocher depuis.
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Après la perte de son statut de capitale régionale, Amiens a contribué à la construction d’un nouveau territoire : le pôle métropolitain du Grand amiénois. Fort de huit communautés d’agglomération ou de communes et de près de 400 000 habitants, soit les deux tiers du département de la Somme, il a comme compétences le schéma de cohérence territoriale (Scot), le plan climat air énergie territorial (PCAET) et le conseil de développement en commun, instance de démocratie participative.
La santé : une action
Parmi les cinq actions inscrites à son programme, celle de la santé a une place importante. Pilotée par un vice-président du pôle, elle s’est donnée pour missions le pilotage de la réflexion sur l’aménagement du territoire avec l’implantation de maisons de santé pour lutter contre la désertification médicale et la représentation du territoire du Grand Amiénois dans les échanges avec l’agence régionale de santé.
Le Conseil de développement en commun pour la santé
De son côté, le conseil de développement en commun rassemble quelque quatre-vingt-dix membres, issus pour partie des huit EPCI et pour partie des grands acteurs du territoire. Il s’est constitué en ateliers de travail dont l’un porte sur la santé.
À l’ordre du jour de la commission du pôle comme de l’atelier du conseil de développement, une réflexion sur la démographie des professions de santé et la compréhension du non-accès ou du non-recours aux soins.
Pouvant travailler en auto-saisine, le conseil de développement en commun s’intéresse au développement des projets alimentaire territorial (PAT) ou encore à la compréhension de la situation sanitaire due à l’épidémie de Covid-19 dans le territoire du pôle métropolitain.
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La lutte contre la pauvreté, la garantie de la santé et de l’éducation sont parmi les enjeux du PACTE Sambre-Avesnois-Thiérache.
Signé en 2018 entre l’État et les collectivités locales, le PACTE de développement du territoire de Sambre-Avesnois-Thiérache a engagé nombre d’actions sur le terrain. Le plan de lutte contre la pauvreté donne ainsi corps au PACTE de développement du territoire de Sambre-Avesnois-Thiérache.
Une densification de l'offre de soins
L’agence régionale de santé ainsi que la Région portent l’essentiel des actions de santé. Six nouvelles maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) sont venues en 2019 s’ajouter aux douze déjà existantes tandis que deux communautés territoriales de santé sont en projet. Pour faciliter l’installation des médecins et infirmiers, un guichet unique a été ouvert dans le Nord en mars, à l’instar de celui ouvert dans l’Aisne dès 2016. Sept nouveaux praticiens territoriaux de médecine générale se sont installés dans le territoire.
En ce qui concerne l’offre de soins hospitalière, Maubeuge accueillera en 2021 un nouvel hôpital de 242 lits.
Télémedecine
La télémédecine a été développée dans cinq MSP du territoires autour de la dermatologie et les plaies complexes au domicile ainsi que dans les Ehpad pour 2020. L’espace de ressources cancers de Maubeuge et le programme d’actions annuel de l’espace vie cancers de Fourmies ont été financés par la Région.
Pour les publics les plus démunis, l’atelier santé ville de Fourmies et quatre adultes relais médiateurs santé ont été mis en place et dix-huit lits médicalisés ont été ouverts pour les personnes sans domicile fixe. L’accompagnement vers le dépistage organisé des cancers du sein, du côlon et du col de l’utérus a aussi été organisé en leur faveur.
Le conseil de santé mentale de l’agglomération de Maubeuge et les contrats locaux de santé du Sud Avesnois et de Maubeuge Val-de-Sambre ont été accompagnés.
Prévention : modifier les comportements
Concernant la prévention et la promotion de la santé, les actions pour promouvoir les comportements favorables à la santé ont concerné le dépistage des troubles visuels et de langage ainsi que la réduction du tabagisme chez les enfants et les jeunes. Elles se sont aussi focalisées sur l’activité physique et l’alimentation par l’accompagnement par la Draaf de deux projets alimentaires territoriaux et des projets dans les établissements scolaires.
Pour les adultes, des programmes d’arrêt de la consommation de tabac et de sevrage ont plus particulièrement été destinés aux femmes enceinte et aux personnes en situation de handicap.
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Les territoires démonstrateurs en Hauts-de-France
Pauvreté et emploi : une convention entre l'État et le département du Nord
La santé est une des premières préoccupations des habitants ; c’est pourquoi la Région Hauts-de-France a décidé en 2020 de réaffirmer son engagement en prenant sa place aux côtés des partenaires régionaux de la santé pour améliorer la qualité de vie de ses habitants.
Un contexte sanitaire et social de la Région Hauts-de-France qui interpelle
« Les plus faibles espérances de vie des hommes et des femmes, en constituent l’illustration la plus manifeste. Le retard avec le niveau national est toujours le même ; il a même tendance à s’aggraver. Ainsi, la mortalité en Hauts-de-France au cours de la période 2013 – 2015 correspond aux chiffres nationaux 10 ans plus tôt... À ces mauvais chiffres s’ajoutent des densités de professionnels de santé souvent inférieures à celles relevées dans l’ensemble du pays et une population de praticiens vieillissante. »
Les causes multifactorielles de l’état sanitaire du territoire (environnementales, sociales, économiques voire comportementales), appellent à agir simultanément sur différents leviers en vue d’améliorer la qualité de vie de la population et son état de santé. À cet égard, une approche coordonnée des différents acteurs (institutionnels, professionnels, usagers...) sera déterminante.
C’est dans cette dynamique que la Région inscrit l’harmonisation de son cadre de santé 2020-2021 autour de cinq grands axes.
Conforter l’évaluation et l’observation...
...est un atout majeur pour accompagner la mise en œuvre de politiques publiques. C’est pourquoi, la Région souhaite structurer, coordonner et optimiser les fonctions d’observation, de veille, d’analyse et d’évaluation en développant les outils d’appui et d’accompagnement à la connaissance en matière de santé dans toutes ses dimensions (observatoire de la Biodiversité, Atmo, Insee...), et au plan régional et infra-régional dans le domaine sanitaire et social (observatoire régional de la santé et du social (OR2S) et plateforme sanitaire et sociale).
Mettre l’accent sur la prévention...
... est un enjeu majeur pour favoriser la prise de conscience et l’implication individuelle des comportements propices à la santé et faire de la population des Hauts-de-France les acteurs de leur santé. La Région souhaite pouvoir agir sur les principales causes de surmortalité et de décès prématurés que sont les cancers, les maladies cardio-vasculaires (diabète – obésité) et certaines conduites addictives. Elle entend également agir sur d’autres déterminants tels que la santé travail, la santé environnement et accompagner l’innovation numérique en santé. À cet effet, la Région a lancé un appel à projet en 2020 pour encourager les actions de prévention et de soutien à l’innovation.
La Région poursuit son implication dans l’accompagnement des personnes atteintes de cancers et de leurs familles grâce à la régionalisation des Espaces Ressource Cancer aux côtés de l’ARS.
Enfin, la Région poursuit son inscription dans la lutte contre la progression du VIH Sida et met en place un plan de soutien en lien avec les acteurs du territoire.
Réduire les inégalités d’accès à l’offre de soins...
... est une question cruciale notamment dans certains territoires marqués par une démographie médicale déjà lacunaire ou en voie de dégradation. Pour conforter la démographie médicale, garantir un maillage territorial suffisant et faciliter l’accès à l’expertise médicale, la Région porte une politique d’équipement à destination des professionnels de santé et favorise leur ancrage dès leur formation sur l’ensemble du territoire régional (soutien aux postes d’assistants partagés dans les hôpitaux éloignés des centres hospitaliers de Lille et Amiens, des chefs de clinique en région, fidélisation des jeunes professionnels paramédicaux...). Facteur d’équité, le numérique sera également une des clés à actionner pour faciliter l’accès à l’offre de soins pour tous.
Accompagner l’innovation et la recherche...
... est un atout indéniable pour améliorer la prise en charge toujours plus qualitative de la population, qu’elle soit thérapeutique, technologique et numérique ou encore organisationnelle et environnementale. Une politique d’investissement associée à un accompagnement de la recherche clinique complètera les dispositifs de droit commun déjà engagés en matière de soutien à la recherche innovation.
Agir à l’échelle de la région et prévoir un soutien renforcé pour les territoires prioritaires...
... présentant une situation encore plus préoccupante : le bassin minier, le territoire Sambre-Avesnois-Thiérache, les 7 vallées, l’Est de la Somme...
Parmi ces territoires, figurent ceux pour lesquels la Région s’est formellement engagée via une contractualisation multi-partenariale (PACTE Sambre-Avesnois-Thiérache ; Engagement pour le renouveau du Bassin Minier). D’autres territoires connaissent des difficultés de même nature comme le littoral, l’Est de la Somme et le Nord de l’Oise. Pour tous ces territoires, une approche globale sera recherchée en vue de réduire les écarts par rapport à la moyenne régionale. À ce titre, des interventions spécifiques pourront être envisagées pour répondre à des situations particulières, y compris dans le cadre d’expérimentations.
Reportée en janvier 2020 suite aux mouvements sociaux de décembre, la Journée de la Plateforme sur la participation citoyenne a tenu toutes ses promesses.
Accueillis dans les locaux de l’université d’Artois à Arras, une centaine de participants a assisté aux présentations et débats autour de la participation citoyenne à la construction de politiques publiques.
La participation comme légitimation de la démocratie élective
En introduction, Myriam Bachir (université d’Amiens) rappelle qu’impliquer davantage les usagers dans le processus décisionnel est une question qui surgit au niveau mondial dans la décennie quatre-vingt. Elle est moins une initiative de mouvements militants que celle d’élus qui veulent légitimer la démocratie représentative tout en cherchant à contrôler les dispositifs. Myriam Bachir analyse cette émergence autour de trois types de démocratie : participative, délibérative et d’interpellation, et de quatre processus participatifs : information, consultation, concertation, co-construction. Cette dernière modalité suppose un véritable partage du pouvoir comme en témoigne des expériences significatives en Europe du Nord ou au Canada.
Co-élaborer les projets avec ceux à qui ils s'adressent
Une telle expérience de co-construction est menée par l’institut catholique de Lille sur la recherche inclusive. Hadépas permet ainsi à des personnes en situation de handicap de montrer que leur expertise d’usage est une forme de savoir dont pourrait bénéficier les politiques publiques. Le croisement entre cette expertise celle des universitaires a permis la co-constrution et la co-animation d’un module de formation sur le handicap pour des étudiants de licence.
Les première et troisième tables rondes de la journée abordaient de manières complémentaires des exemples de participation citoyenne à la construction de projet impactant leur environnement proche : projet UTPAS à Bailleul-Merville, mobilité dans les territoires ruraux ou observation sociale par le département du Nord, démarche Living Lab avec l’institut catholique de Lille, transport en bus dans la communauté urbaine de Dunkerque ou le déploiement d’Amiens for Youth à Amiens. L’hypothèse sur laquelle se basent ces expériences est que les citoyens savent trouver outils et ressources pour apporter de la valeur ajoutée à de nouveaux produits, à de nouveaux services, à de nouvelles organisations. C’est aussi, qu’au delà des aspects réglementaires comme les enquêtes d’utilité publique, aller chercher la parole des citoyens dans leur lieu de vie permet de co-élaborer avec eux des réponses adaptées à chaque situation locale.
Les usagers acteurs actifs du recueil des donnéesLa question de l’observation a été au centre de la deuxième table ronde, montrant comment des citoyens pouvaient là aussi contribuer à la production de données, pour la qualité de l’air (Atmo Hauts-de-France, Appa Hauts-de-France), pour la téléphonie (Région) ou encore dans le domaine du soin (ARS). L’utilisation d’outils collaboratifs comme des plateformes d’enregistrement de données ou de géolocalisation, ou des capteurs individuels mesurant ce qui se passe à proximité des personnes permettent, non seulement de faire évoluer la capitalisation des informations, mais d’impliquer les personnes dans un processus évolutif de modification de l’environnement. De leur côté, les patients traceurs témoignent de la qualité de leur passage dans les services hospitaliers et de leur ressenti. Cette proximité avec les usagers bousculent aussi les pratiques professionnelles et impose, par exemple, la vérification de leur compréhension des messages passés (littératie en santé).
En conclusion, Rodolphe Dumoulin, commissaire à la lutte contre la pauvreté, s’est montré intéressé par ces expériences de co-construction qui rejoignent les ateliers citoyens mis en œuvre par la refonte du Conseil national de lutte contre les exclusions.
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