FOCUS
Le sida - VIH
Une Région engagée
Labellisée dans la lutte contre le sida au niveau national depuis le 12 septembre 2019 (signature de la Déclaration de Paris), la Région Hauts-de-France s’est engagée aux côtés des acteurs institutionnels et associatifs dans la lutte contre le VIH-sida. En effet, si la proportion de sérologies positives en Hauts-de-France est légèrement inférieure à la moyenne nationale, en revanche, on constate un recours plus tardif au dépistage en région.
Ce constat justifie le soutien de la Région en faveur d’un plan d’actions de prévention et d’incitation au dépistage, notamment auprès des jeunes (lycéens, apprentis, étudiants), défini en concertation avec de nombreux acteurs de santé : Agence Régionale de Santé, Départements, Académies, COREVIH HDF, professionnels de santé, associations, intitulé « vers une région Hauts-de-France sans nouvelles contaminations par le VIH-sida et les IST ».
Ce plan s’est traduit par le financement de dotations destinées aux lycées et aux Services Universitaires de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMMPS) et d’actions de prévention et d’incitation au dépistage menées à l’échelle régionale. En 2021, 243 lycées ont ainsi bénéficié de 216 distributeurs, 250 000 préservatifs masculins et féminins, 145 mallettes d’animation à la santé sexuelle. 4 SUMPPS ont bénéficié de 1 000 autotests VIH.
Ces dotations s’inscrivent dans le cadre d’une convention entre la Région, les Académies et les SUMPPS au terme de laquelle ces derniers se sont engagés à se mobiliser sur le sujet de la santé sexuelle, à informer, accompagner et orienter les lycéens et les étudiants.
La Région a également soutenu la campagne de communication et de dépistage « Moi(s) sans tabou, les quinzaines de la santé sexuelle », portée et coordonnée par le COREVIH, du 15 mai au 15 juin 2021. Cette action, cofinancée avec l’ARS, a permis :
- la mise en place d’une campagne de communication 360 de promotion du dépistage VIH/IST ;
- l’envoi de kits d’autotests VIH au grand public (dont 1 500 fournis par la Région) ;
- la coordination d’actions de dépistage hors les murs ;
- l’organisation d’un webinaire ;
- une formation courte validante en santé sexuelle à destination des professionnels de santé.
Elle a impliqué de nombreux partenaires (associations de lutte contre le VIH, CeGIDD/CPEF, Associations communautaires, Rectorat/Établissements scolaires, URPS....) et a touché de nombreux professionnels de santé et médico-sociaux, des travailleurs sociaux et éducatifs ainsi que le grand public. Plus de 5 000 médecins libéraux ont ainsi reçu un kit de communication Moi(s) sans tabou. Un article dédié à la santé sexuelle et au rôle des médecins libéraux dans les parcours de santé renvoyant vers des outils pratiques a été diffusé dans le bulletin de l’URPS ML. Les équipes officinales ont reçu des éléments d’information et des outils pratiques. 268 professionnels ont suivi le webinaire en live le 29 mai 2021, 198 se sont inscrits à la formation santé sexuelle proposée en partenariat avec la Faculté de Médecine. Relayée largement sur les réseaux sociaux par les partenaires du COREVIH, la campagne de communication a permis de toucher un public large tout âge, orientation et genre confondus.
De septembre 2020 à juin 2021, l’association Solidarité Sida, soutenue par la Région, a organisé auprès de 15 lycées, l’action intitulée « les après-midis du zapping » représentant un total de 1 028 élèves. Compte-tenu de la crise sanitaire, cette action habituellement organisée dans des salles de spectacles, a été conduite au sein des établissements scolaires sous la forme d’une exposition intitulée « Love Sex & Safe, l’exposition de prévention ». Menée de manière ludique et pédagogique, cette démarche de prévention en santé sexuelle globale vise à :
- augmenter le niveau de connaissance des lycéens et apprentis sur la santé sexuelle (grossesses non désirées, IST/VIH, violences sexuelles, cybersexualité et les moyens de protections) ;
- créer un espace de parole positif et bienveillant sur les sexualités ;
- rendre les élèves acteurs de leur propre prévention en favorisant l’autonomie ;
- permettre aux jeunes de diffuser de l’information à leur entourage ;
- diffuser du matériel de prévention et permettre l’identification des structures ressources près de chez eux.
Sous réserve d’un état des lieux des besoins, de la mobilisation des acteurs et du vote des élus, le plan régional de lutte contre le sida devrait être reconduit et s’étendre en 2022 à d’autres lycées publics, aux lycées agricoles ainsi qu’aux CFA.
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RÉGION
Les 1000 premiers jours
À l’initiative de l’ARS et de la Dreets Hauts-de-France, un appel à projet régional sur les 1000 premiers jours, suite au rapport de la commission présidée par Boris Cyrulnik.
En septembre 2020, la Commission des 1000 premiers jours présidée par la neuropsychiatre Boris Cyrulnik avait remis au secrétaire d'État Adrien Taquet son rapport (cf. ci-contre). La chantier national des 1000 qui s’en est suivi s’est déployé sur cinq axes, soutenus par des appels à projets régionaux autour :
- du repérage des situations de fragilité et l’accompagnement des parents sans rupture tout au long des 1000 premiers jours ;
- du développement d’actions en promotion de la santé pour les plus petits (nutrition, environnement, expositions aux substances toxiques dès la période préconceptionnelle dans le milieu professionnel, au domicile, dans les lieux d’accueil du jeune enfant, etc.) ;
- de la prévention de l’isolement et de l’épuisement des parents, notamment des mères en post-partum ;
- de l’aménagement des lieux et de l’offre pour favoriser l’éveil culturel et artistique des tout-petits, notamment des plus défavorisés ;
- de la conciliation des temps entre vie professionnelle et parentalité ;
- de la place du père ou du second parent.
Neuf projets ont été retenus en Hauts-de-France, soit trois dans le Nord, deux dans l’Aisne et dans le Pas-de-Calais, un dans l’Oise et dans la Somme. Quatre thématiques ont été ciblées : Éveiller aux arts, à la nature et aux goûts (3 projets), Accueillir les enfants et leurs parents (3 projets), Proposer un accompagnement adapté aux situations spécifiques (2) et Permettre aux parents de partager et souffler (1).
Une application mobile a été créée ainsi que le site internet 1000-premiers-jours.fr. Un livret des messages clés de santé publique complète la panoplie d’outils mis à disposition.
Les recommandations du rapport Cyrulnik
La commission sur les 1000 premiers jours a émis de nombreuses recommandations, dont les principales sont :
• création d’un parcours des 1000 jours comprenant un accompagnement personnalisé commençant dès l’entretien du 4e mois, se poursuivant en maternité et jusqu’au domicile, et renforcé en cas de fragilités (handicaps, troubles psychiques ou fragilités sociales) ;
• généralisation de l’entretien prénatal précoce, (ne touche que 28 % des grossesses) ;
• augmentation des moyens des maternités et des PMI, afin que chacune des cinq cents maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la PMI pour mieux accompagner les parents ;
• allongement du congé paternité, première étape d’une réforme ambitieuse du congé parental, dans l’intérêt du développement de l’enfant, mais également pour lutter contre la solitude et l’isolement des mamans ;
• généralisation et harmonisation du projet éducatif de l’accueil des enfants avant 3 ans.
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Rapport : Les 1000 premiers jours
Les 1000 premiers jours, là où tout commence.
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L’organisation autour des cancers mobilise en Hauts-de-France plusieurs organismes, dont les rôles sont complémentaires.
Oscar Lambret : centre régional de lutte contre le cancer
Le plus ancien d’entre eux est le centre Oscar Lambret, fondé en 1955, rappelle son directeur le Pr Éric Lartigau, « l’un des dix-huit centres de lutte contre le cancer créé par ordonnance du général de Gaulle du 1er octobre 1945, comme l’institut Curie (Paris) ou l’institut Gustave Roussy (Villejuif) ». Établissements hospitalo-universitaires avec statut d’établissements de soins de santé privé d’intérêt collectif (Espic), les centres de lutte contre les cancers poursuivent à la fois des objectifs de soins, de recherche et d’enseignement.
Lire l'entretien complet du Pr Éric Lartigau
Réseau régional de coordinatioon du dépistage des cancers
De leur côté, le réseau régional de coordination du dépistage des cancers (CRCDC) et Onco Hauts-de-France, qui ne prennent pas en charge de patients, sont nés de la fusion des anciennes structures du Nord - Pas-de-Calais et de Picardie. Devançant le décret du 23 mars 2018 sur la régionalisation des structures de gestion du dépistage des cancers, le CRCDC a réuni dès le 1er janvier 2017 en une seule entité associative, les cinq centres de coordination départementaux des deux anciennes régions. Les missions du CRCDC sont multiples. Il a en charge l’organisation et le suivi des trois programmes de dépistage des cancers (sein, colo-rectal, col de l’utérus). Il coordonne, participe ou contribue à la réalisation d’études cliniques ou épidémiologiques sur les cancers. « L’intérêt du dépistage organisé, assure le Dr Jean-Luc Dehaene, président du CRCDC, a été d’homogénéiser les pratiques et d’emmener tous les professionnels de santé, radiologues, manipulateurs, médecins traitants dans une procédure de qualité écrite » et de bénéficier d’une seconde lecture des clichés, autre gage de qualité.
Lire l'entretien complet du Dr Jean-Luc Dehaene
Onco Hauts-de-France
Le Réseau régional de cancérologie, dénommé aussi Onco Hauts-de-France, est né le 30 juin 2017 de la fusion des deux associations nordiste et picarde, a un rôle de coordination, d’harmonisation et d’amélioration de la qualité des pratiques. « C’est un espace d’échange de pratiques professionnelles, indique le Dr Villers, son président, et d’information notamment sur l’usage de protocoles et de référentiels communs ». Il développe ainsi des actions de formation, d’information et d’évaluation dans une logique de coordination des acteurs du soin.
Lire l'entretien du Pr Arnauld Villers
Espaces ressources cancer (ERC)
Créés par le premier plan cancer en 2008, les Espaces ressource cancer (ERC), ont été restructurés après la fusion des régions de 2016. avec une volonté de déployer progressivement le dispositif sur les territoires non pourvus iniyialement (ex-Picardie). Ils jouent un rôle d’information et d’orientation des malades et de leurs proches. Ils proposent en outre des consultations et prestations de soins de support en ville adaptés aux besoins des malades. On compte à ce jour 12 ERC, avec des lieux d’activité délocalisés ( 6 espaces dans le Nord, 3 dans l’Oise, 2 dans le Pas-de-Calais, 1 dans l’Aisne ; en attendant l’ouverture d’un espace à Amiens, les Samariens sont orientés vers ceux de Boulogne, Beauvais ou Saint-Quentin.
À mi-chemin entre les vingt ans de sa création en 2020 et leur célébration en 2022, la Mission Bassin minier vient d’éditer un livre retraçant la mutation du bassin et sa reconquête.
Santé et cohésion sociale
Santé et cohésion sociale sont convoquées dans ce livre célébration au titre des défis du bassin minier que la mission éponyme souhaite relever dans les années à venir.
Ainsi en est-il de ce que les auteurs qualifient d’« anomalie » de santé. Ils montrent ainsi que même si la situation de la santé des populations de bassin s’est améliorée, la situation reste toujours préoccupante. Et de souligner avec quelque raison que l’espérance de vie actuelle est celle de la France d’il y a trente ans malgré des progrès en matière de démographie médicale. Mais lorsque les ressources disparaissent, elles le font de manière plus rapide qu’ailleurs dans les Hauts-de-France.
Paiuvtré et illectronisme : les obstacles au recours aux soins
Le défi de la cohésion et de la solidarité répond en miroir aux difficultés rencontrées : l’exclusion sociale, reliée à la pauvreté, est alimentée par l’histoire industrielle du bassin, un taux de chômage élevé, un faible taux d’activité des femmes, une hausse du nombre de familles mono-parentales ; ou encore par manque d’un travail pérenne et d’un logement décent. Auquel vient s’ajouter pour ces personnes déjà très fragilisées un fort taux d’illectronisme, que les auteurs analysent comme obstacle au recours aux soins et à la santé. Devenues « invisibles » des politiques publiques, elles ne peuvent ou ne savent accéder aux dispositifs mis en œuvre.
Vers une ingénierie santé
Tournés vers l’avenir, les auteurs voient dans le développement de l’ingénierie « santé » une solution de nouveaux modes d'organisation tant pour le soin que pour la prévention. Évoquant les contrats locaux de santé, les conseils locaux de santé mentale et autres projets locaux de santé, il reste cependant, écrivent-ils, « à établir les bilans de leurs impacts, à en débattre et à en assurer la diffusion. »
Complémentaire au livre, un film a été réalisé à partir d’archives, d’interviews d’acteurs clés sur le territoire et de grands témoins de l’Histoire du Bassin minier. Il livre une page d’histoire du territoire dans lequel la Mission Bassin Minier occupe une place particulière dans un paysage institutionnel et technique qui n’a eu de cesse d’évoluer.
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La Mission Bassin Minier : 20 ans
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Lutte contre la pauvreté - rapport régional
Bassin minier : territoire démonstrateur de la lutte contre la pauvreté
Le Ségur de la santé a offert l’occasion d’inscrire le modèle de la « santé participative » dans le système de soins via les centres et maisons de santé.
Les centres et maisons de santé « participatifs » s’adressent en priorité aux territoires défavorisés, dont une partie de la population présente un état de santé plus dégradé du fait de leur précarité, de leurs difficultés à accéder à l’offre de prévention et de soins et aux droits sociaux. Les habitants des quartiers prioritaires rencontrent fréquemment des problématiques de santé liées à la précarité : surpoids des enfants, affections bucco-dentaires non prises en charge et prégnance des souffrances psycho-sociales, renoncement aux soins et moindre recours aux dépistages (Observatoire national de la politique de la ville).
Le modèle de la « santé participative » apporte une réponse par un accompagnement médical, psychologique et social. Il a fait la preuve de son efficacité aux États-Unis, Canada et au Brésil.
En allant-vers les usagers, en mettant en place des espaces de paroles, des actions de médiation en santé, avec des services d’interprétariat professionnel, les centres et maisons de santé « participatifs » prennent en compte l’ensemble des problématiques des personnes tout en les rendant actrices de leur propre santé.
La phase expérimentale durera deux ans pour 20 structures.
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Appel à projets maisons de santé participatives
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