RÉGION
Santé des femmes en Hauts-de-France : des disparités sociodémographiques et territoriales importantes
À l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes, le 28 mai, l’OR2S a publié, en lien avec le Conseil régional et l’ARS, trois plaquettes sur cette thématique. Ces documents présentent un état des lieux de la situation sanitaire à l’échelle régionale, en fonction du profil sociodémographique des femmes, mais également des spécificités infrarégionales, des évolutions temporelles, ainsi que des comparaisons avec le niveau national.
En 2011-2017, l’espérance de vie des femmes vivant en Hauts-de-France est de 1,8 an de moins que celle des Françaises, de 3,8 ans de moins dans l’EPCI présentant la situation la plus défavorable des Hauts-de-France.
Les pathologies liées à la consommation d’alcool font partie de celles pour lesquelles la mortalité est bien plus élevée dans la région que ce qui est observé à l’échelle nationale, avec 80 % de décès féminins supplémentaires associés à cette cause chaque année par rapport à la France.
Les cancers, deuxième cause de mortalité chez les femmes, entraînent plus de 6 300 décès par an en Hauts-de-France, plus de 700 de plus que si la mortalité était la même qu’en France. Le cancer du sein, suivi du cancer colorectal, sont les deux cancers les plus meurtriers chez les femmes de la région, alors qu’ils sont également ceux pouvant être dépistés dans le cadre d’un programme organisé (avec le cancer de l’utérus). Le taux de participation au programme de dépistage organisé du cancer du sein est pourtant meilleur dans les Hauts-de-France qu’à l’échelle nationale, le département de la Somme étant parmi les meilleurs élèves.
Mais la santé physique n’est pas la seule en cause puisque plus d’une femme sur sept déclare avoir vécu un épisode dépressif caractérisé au cours de l’année en 2017 dans les Hauts-de-France, les jeunes femmes étant plus touchées que leurs aînées. Les taux de suicide restent plus élevés dans la région qu’en France hexagonale, en particulier dans le Pas-de-Calais où près d’un suicide féminin sur deux serait évité avec un taux de mortalité similaire à celui de la France.
Quelques pathologies font exception à la conjoncture particulièrement sombre de la région. C’est le cas du cancer de la trachée, des bronches et du poumon, pour lequel, malgré une augmentation de la mortalité féminine au cours du temps, la situation reste plus favorable dans les Hauts-de-France qu’en France hexagonale.
Une situation parfois très éloignée de celle des hommes
La santé des femmes ne pouvant être totalement appréhendée sans être confrontée à celle des hommes, le second document intègre des disparités selon le sexe. Ainsi, les femmes vivant en Hauts-de-France ont une espérance de vie 7 ans plus longue que leurs homologues masculins ; elles décèdent 1,5 fois moins d’une maladie cardiovasculaire, deux fois moins d’un cancer (en particulier 4,6 fois moins d’un cancer de la trachée, des bronches et du poumon), 3,4 fois moins d’une pathologie liée à l’alcool ou au tabac et quatre fois moins d’un suicide, mais sont plus touchées par la maladie d’Alzheimer.
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Santé des femmes en Hauts-de-France : la synthèse
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RÉGION
Élaboration du Plan Régional Santé Environnement 4
De nombreux habitants des Hauts-de-France sont exposés aux facteurs de risque liés à l’environnement et à leurs conséquences. Face aux attentes grandissantes de la population et conscients de l’enjeu majeur de santé publique qu’il représente, l’Agence régionale de santé, la Préfecture et la Région Hauts-de-France ont travaillé avec les acteurs locaux à l’élaboration du Plan régional santé-environnement, avec pour ambition de répondre au mieux aux préoccupations et aux besoins de la population des Hauts-de-France.
Sur la période 2017-2021, le Plan Régional Santé Environnement 3 (PRSE 3) avait pour ambition d’améliorer l’état de santé et les conditions de vie des habitants des Hauts-de-France à l’aide d’actions concrètes.
Afin de construire le nouveau plan, les pilotes ont souhaité engager une évaluation du PRSE 3, de ses effets et de la qualité de sa mise en œuvre. L’objectif est, d’une part, de mesurer les résultats du plan au regard de ses objectifs initiaux et, d’autre part, de formuler des recommandations stratégiques et opérationnelles pour la construction et la mise en œuvre du prochain PRSE 4. Afin de croiser les regards, cette évaluation repose aussi bien sur les aspects quantitatifs que qualitatifs et sur des entretiens auprès de différents acteurs : associations, institutions, collectivités, EPCI, acteurs du monde économique et de l’industrie, universités, URPS, etc.
Le PRSE 4 vise à décliner sur la période 2023-2027 les enjeux du Plan national santé environnement (PNSE 4 adopté en 2021 et qui couvre la période 2021-2025), adaptés aux priorités et spécificités de notre territoire. Élaboré autour du concept « Une seule santé », le PNSE 4 propose d’agir sur les facteurs environnementaux qui affectent à la fois la santé humaine, animale et plus largement celle des écosystèmes.
Pour construire et suivre ce prochain plan, la concertation locale s’appuie sur un groupe régional santé-environnement d’une quarantaine de personnalités et organisations régionales du monde de la recherche, de la santé, du secteur économique et de la société civile.
La démarche d'élaboration du PRSE 4 se décline en plusieurs étapes :
- Identification des enjeux de santé environnementale prioritaires sur l’ensemble de la région en se basant sur les attentes des parties prenantes ;
- Définition des axes, des objectifs et des actions, coconstruits avec les parties prenantes concernées afin de garantir leur pertinence et leur faisabilité.
Pour ce faire, plusieurs temps de concertation de tous les acteurs sont prévus au cours de l’année :
- Des entretiens thématiques avec les acteurs du précédent Plan et les nouveaux acteurs en avril et mai ;
- Une enquête en ligne destinée aux EPCI afin de recueillir leurs enjeux locaux et attentes en avril-mai ;
- Des ateliers de travail sur les futurs axes du PRSE en juin ;
- Une phase de consultation et d’approbation du plan en octobre et novembre.
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Lancement des travaux du prochain plan régional santé environnement (PRSE4)
Troisième Plan Régional Santé Environnement (PRSE 3)
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Rencontre Piver sur les transitions environnementales
RÉGION
Création d'un 24e conseil de santé mentale en Hauts-de-France
Dans l’optique de fédérer l’ensemble des acteurs partie prenante d’une politique de santé mentale commune, l’ARS, l’Établissement public de santé mentale de l’agglomération lilloise (EPSM) et huit communes de l’est de l’agglomération lilloise ont signé le 12 avril 2023 une convention constitutive d’un Conseil intercommunal de santé mentale (CISM).
La crise sanitaire liée à la Covid-19 et les confinements répétés ont eu pour effet de mettre en lumière les problèmes de santé mentale et la nécessité d’agir pour les prévenir.
Le communiqué de presse diffusé par l’ARS et la commune de Villeneuve d’Ascq expose les objectifs de ce dispositif : « Afin d’assurer à la population de l’agglomération lilloise une meilleure adaptation de l’offre de soins, d’œuvrer en prévention et de gérer les situations de crise, les communes de Villeneuve d’Ascq, Anstaing, Baisieux, Chéreng, Forest-sur-Marque, Gruson, Tressin et Willems se réunissent désormais autour d’un Conseil Intercommunal de santé mentale. La coopération régulière et formalisée des acteurs concernés, permet la concertation et la coordination entre les services de psychiatrie publics, les élus locaux, les habitants et les aidants ».
En plus de l’accompagnement méthodologique pour la constitution d’un tel dispositif, l’ARS participe pour moitié au financement d’un poste de coordinateur du CISM.
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Signature d’une convention pour la prévention de la santé mentale
Présentation d'un Conseil Local de Santé Mentale (CLSM)
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Santé mentale en Hauts-de-France : état des lieux et recommandations du Ceser
Une population en bonne santé c’est une région qui se porte bien !
EUROPE
Lutter contre le manque d'activité physique des Européens
D’après un récent rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les Européens ne bougent pas assez, une tendance qui s’est aggravée avec la pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement.
L’activité physique est un déterminant majeur de l’état de santé physique et mentale des individus et contribue au bien-être. Il est donc essentiel de pratiquer régulièrement une activité physique. Pourtant, d’après le rapport Step Up! Tackling the Burden of Insufficient Physical Activity in Europe, près d’un adulte européen sur trois ne fait pas suffisamment de sport alors que l’OMS préconise un minimum de deux heures et demie d’activité physique d’intensité modérée chaque semaine. Près de la moitié d’entre eux (45 %) ne pratiquent aucune activité sportive. Chez les adolescents, moins d’un garçon sur cinq et moins d’une fille sur dix répondent aux recommandations de l’OMS. De plus, la pratique d’une activité sportive ne s’améliore pas avec l’âge puisque seul un quart des 55 ans et plus en pratique une de façon hebdomadaire.
Par ailleurs, la pandémie de Covid et les mesures de confinement ont contribué à une baisse de l’activité physique, la moitié des Européens ayant réduit leur activité physique.
Pourtant, selon les estimations de ce rapport, si l’ensemble des Européens pratiquait les deux heures et demie d’activité physique hebdomadaire recommandées par l’OMS, ce sont plus de 10 000 décès prématurés de personnes âgées de 30 à 70 ans qui pourraient être évités chaque année. Pour les personnes insuffisamment actives, cela pourrait faire augmenter leur espérance de vie de 7,5 mois. Une augmentation de l’activité physique aurait d’importants bénéfices pour les états européens, en termes d’état de santé comme de dépenses de santé.
Malgré les politiques mises en place pour promouvoir l’activité physique, des efforts restent à faire. Face à des comportements complexes et longs à faire évoluer vis-à-vis de l’activité physique, ce rapport invite les décideurs politiques à mettre en œuvre un ensemble complet de politiques afin d’agir simultanément sur l’intégralité des facteurs concourant à l’activité physique.
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Pratiques sportives dans les Hauts-de-France
NATIONAL
L'obésité, une épidémie difficile à enrayer
Afin de pouvoir évaluer l’efficacité des mesures de prévention telles que le Programme national nutrition santé (PNNS), la Ligue contre l’obésité et des chercheurs de l’Inserm et du CHU de Montpellier ont récemment publié une étude dressant l’état des lieux de l’obésité en France, enjeu de santé publique majeur.
Dès 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte sur la « première épidémie non infectieuse de l’histoire de l’humanité » : l’obésité. Cette dernière constitue un problème de santé publique mondial, dont l’incidence ne cesse d’augmenter, le nombre de cas ayant presque triplé à l’échelle mondiale depuis 1997.
En France, selon cette étude de la Ligue contre l’obésité parue en février dans le Journal of Clinical Medicine, 47 % des adultes français sont en situation de surpoids, dont 17 % en situation d’obésité. La prévalence de l’obésité en particulier augmente à rythme soutenu : de moins de 9 % en 1997, elle est passée à 15 % en 2012 et 17 % en 2020.
La prévalence du surpoids ou de l’obésité augmente avec l’âge : si l’excès de poids touche près d’un quart des 18‑24 ans, il atteint 57 % chez les 65 ans et plus. Cependant, ce sont parmi les plus jeunes que l’obésité a le plus fortement augmenté ces dernières années. Ainsi l’obésité a été multipliée par 4 chez les 18-24 ans depuis 1997, atteignant 9 % en 2020 (contre 2 % en 1997), et par près de 3 chez les 25-34 ans, passant de moins de 6 % en 1997 à 14 % en 2020. L’étude révèle aussi des différences selon le sexe : ainsi si les hommes sont plus souvent en surpoids que les femmes (37 % contre 24 %), le taux d’obésité est plus important chez les femmes (17,4 %) que chez les hommes (16,7 %). L’étude montre aussi une plus forte incidence du surpoids dans les catégories sociales les plus défavorisées avec des différences encore plus marquées pour l’obésité qui touche près de 18 % des ouvriers et employés contre seulement 10 % des cadres.
Ainsi près de la moitié de la population française est en situation de surpoids. Au regard des autres pays européens, où la prévalence du surpoids est de 59 % en moyenne et celle de l’obésité de 23 %, la situation française est légèrement moins alarmante. Cependant l’augmentation constante de l’obésité depuis les années quatre-vingt, notamment chez les plus jeunes, appelle à un renforcement des politiques et actions de lutte contre l’obésité.
L’obésité en Hauts-de-France
Selon l’étude Obépi 2020, la prévalence de l’obésité en France correspond à un gradient nord-sud (à l’exception des régions Île-de-France et Pays de Loire), avec une prévalence très élevée en Hauts-de-France où l’obésité atteint 22,1 %, taux le plus important de France métropolitaine.
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